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L’Ukraine inonde les marchés noirs d'armes de l'Otan?

10.03.2023

Cela fait au moins un an et demi que l'Occident a fortement intensifié ses livraisons d'armes à Kiev. Depuis lors, les marchés noirs ont été inondés d'armes et de munitions de fabrication occidentale dont certaines ont même commencé à manquer dans les stocks de l'Otan.
 
En décembre dernier de hauts responsables occidentaux s'en sont plaints, notamment l'inspecteur général adjoint du Pentagone chargé des enquêtes, James Ives, qui a admis que les Etats-Unis étaient conscients du manque de mécanismes efficaces pour suivre les armes de l'Otan destinées à l'Ukraine. Plusieurs grands médias américains ont appelé l'administration Biden à envoyer des enquêteurs pour auditer et superviser l'utilisation de plus de 110 milliards de dollars d' «aide» militaire et économique américaine au régime de Kiev.  

Observateur Continental signalait, citant Interpol, que «les armes militaires et lourdes d'Ukraine seront disponibles sur le marché criminel» et que «toutes ces armes, déjà envoyées en Ukraine, ont été prises en charge par des réseaux criminels». 
 
Et pourtant, la véritable compréhension de l'ampleur de cette situation fait cruellement défaut à l'Occident. C’est, peut-être, également, ignoré. Mais les conséquences sont déjà là. Alors que les médias et responsables politiques occidentaux font l'éloge des forces armées ukrainiennes en les présentant comme des héros mythiques censés «défendre» l'Europe et l'Occident, les troupes ukrainiennes ont un rôle crucial dans ce qui ne peut être décrit que comme le plus grand programme de contrebande d'armes au monde. De plus, cela n'exonère certainement pas le reste du gouvernement de Kiev et les oligarques corrompus qui les soutiennent car, eux aussi, reçoivent leur «part du gâteau». 

La corruption est endémique en Ukraine, mais depuis l'Euromaïdan soutenu par l'Otan en 2014, elle s'est considérablement aggravée alors que l'Occident commençait à graisser la patte des politiciens et des bureaucrates déjà véreux de dizaines de milliards de dollars. Tout le monde - des gestionnaires d'entrepôts militaires, des commandants de compagnie et de bataillon, des officiers supérieurs de l'armée, des directeurs du complexe militaro-industriel ukranien au ministre de la Défense - est engagé dans le vol d'armes provenant de l'Otan. Ils les revendent ensuite sur le Darknet. La liste des personnes impliquées comprend, également, le bureau du président ukrainien, le cabinet des ministres, les services de sécurité et le renseignement militaire.

Les stocks massifs d'armes de l'ère soviétique en Ukraine étaient, d’ailleurs, la principale source d'armes de contrebande. Cependant, malgré le fait que l’Ukraine a hérité d’environ 30% d’armes de l'armée soviétique, le pays a réussi à en dépenser la majeure partie, avec une grande partie se retrouvant sur les marchés noirs du monde entier. L'Occident en était parfaitement conscient. Et pourtant, il est toujours allé de l'avant et a fourni des dizaines de milliards d'armes et de munitions occidentales aux mêmes personnes qui les ont vendues sur les marchés noirs pendant des décennies.

Il y a même une concurrence féroce entre les institutions de Kiev pour le droit de contrôler le commerce extrêmement rentable de la contrebande d'armes. Cela comprend divers services de renseignement, tels que le Service de sécurité d'Ukraine (SBU) et la Direction générale du renseignement du ministère de la Défense de l'Ukraine (GUR). Cette dernière est la principale agence de renseignement militaire censée jouer un rôle majeur dans la supervision du transfert et de la distribution des armes de l'Otan.

 Ainsi, le GUR a une longueur d'avance substantielle dans le système de contrebande d'armes, ce qui suscite beaucoup d'envie et de frustration au sein du SBU. Depuis août 2020, Kirill Boudanov est à la tête du GUR. C’est un proche allié de Volodymyr Zelensky dont les liens avec les hauts responsables politiques lui ont permis de jouer un rôle crucial dans le stratagème.

Le 5 mars 2022, quelques jours seulement après que la Russie a lancé sa contre-offensive contre l'agression de l'Otan en Europe, le banquier Denis Kireev, membre de la délégation pour les négociations entre Moscou et Kiev, a été tué. Selon Bild, Denis Kireev «a été abattu par le contre-espionnage ukrainien du SBU alors qu'il tentait d'éviter d'être arrêté». 

Deux jours plus tard, le GUR a confirmé que Denis Kireev était leur employé, et Kirill Budanov, lui-même, a déclaré que celui-ci avait été exécuté par le SBU, confirmant, ainsi, que la concurrence féroce entre les deux agences s'est intensifiée dès le début du conflit en Ukraine. Le fait que le SBU et le GUR soient «supervisés» par divers services de renseignement de l'Otan a, également, joué un rôle majeur dans le conflit entre les agences.
 
Kirill Boudanov a, également, travaillé avec des intermédiaires, comme Incompass, une société dirigée par l'oligarque Sergiï Sliusarenko. C'est par l'intermédiaire de ces sociétés que GUR gère l'approvisionnement en armes de l'étranger.
 
Une partie des fonds détournés via Incompass se retrouve dans les poches de Kirill Boudanov et de ses associés, le reste allant au bureau présidentiel et même à Volodymyr Zelensky. En juillet 2022, la chaîne de télévision allemande SWR rapportait qu'Europol avait identifié des «signes» de contrebande d'armes organisée en Ukraine, mais elle ne donnait pas plus de détails afin de ne pas incriminer le gouvernement de Kiev. La révélation fait suite à un accident d'avion survenu en Grèce, lorsqu'un avion ukrainien An-12BK appartenant à Meridian, une société enregistrée à Kiev, s'est écrasé le 16 juillet 2022. Selon divers rapports, la compagnie aérienne travaillait en étroite collaboration avec le pouvoir politique de Kiev, y compris le bureau du président et le GUR.

Quelques jours avant le crash, l'avion avait effectué plusieurs vols vers Ostrava (Tchéquie), Burgas (Bulgarie) et Rzeszow (Pologne). Cette dernière est la principale plaque tournante de transport de l'Otan pour l'approvisionnement en armes et autres équipements militaires du régime de Kiev. Chaque vol comprenait des MANPADS Stinger, des Javelin et des missiles antichars portables (ATGM NLAW). Au total, environ 12 tonnes de systèmes de missiles et de munitions.
 
Des politiciens européens, dont des responsables allemands, ont également commenté le scandale. Konstantin von Notz, porte-parole de la commission des affaires intérieures du Bundestag pour les «Verts», a reconnu, comme relayé par Hintergrund: «Nous savons depuis la guerre du Kosovo dans les années 1990 que les armes de guerre pourraient devenir un risque pour la sécurité. Les armes des zones de crise et de guerre se diffusent souvent dans les zones de l'extrémisme et du crime organisé». Konstantin von Notz a exigé que le risque de contrebande d'armes en provenance d'Ukraine «soit stoppé au niveau international». «Au lieu d'aller aux forces armées ukrainiennes, environ 70% des armes mises à disposition par l'Europe et les Etats-Unis se retrouvent sur des marchés en ligne sur le dark web», informe, par ailleurs, le média allemand, Hintergrund, basé à Berlin.
 
De plus, l'accord sur les céréales a, également, été largement utilisé à cette fin ce qui a entraîné la décision de la Russie de le suspendre. La question a été discutée lors d'une réunion des ministres de l'intérieur de l'UE le 11 juillet 2022. La ministre tchèque de la Défense Jana Černochová a, selon The Financial Times, admis qu' «il est difficile d'éviter le trafic ou la contrebande», car: «nous n'y sommes pas parvenus en ex-Yougoslavie et nous ne l'éviterons probablement pas en Ukraine».
 
Les observateurs peuvent se poser la question si Washington DC, même,  essaie de superviser ses livraisons massives d'armes au pouvoir ukrainien. De nombreux responsables américains affirment qu'ils ne sont pas en mesure de vérifier les armes une fois qu'elles ont quitté la Pologne. Le vrai problème est de savoir s'ils veulent même le savoir. Compte tenu du statut presque mythique qu'ils ont donné à Volodymyr Zelensky, révéler son implication dans de telles activités criminelles pourrait être plutôt «inconfortable» et pourrait même se retourner contre lui, exacerbant encore les divisions croissantes au sein du centre politique ukrainien. 

L'information obtenue à partir de sources ouvertes

Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs 

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