07.06.2023
Des investisseurs asiatiques déversent des milliards d'euros dans les Hauts-de-France en échange de subventions.
Le palais de l'Élysée a offert au fabricant taïwanais de batteries à semi-conducteurs ProLogium pour les voitures 1 milliard d'euros de subventions en échange de la construction d'une usine massive à Dunkerque avec un investissement de 5,2 milliards d'euros et un potentiel de création de 3000 emplois. Le gouvernement français n’a pas hésité à engager l’argent des contribuables pour attirer des investisseurs.
Selon le site France Transactions, «la construction de l’usine devrait démarrer dès l’année prochaine pour une mise en service fin 2026. À la clé, la création de 2000 emplois. La société a fait le choix de la France parmi une liste de 12 pays, dont les Etats-Unis et les Pays-bas. Il s’agit donc d’un succès important d’attractivité pour la France». Du coup, Paris s'impose dans la compétition avec les Américains, malgré l'adoption de «la loi sur la réduction de l'inflation de 2022 (The Inflation Reduction Act of 2022) (IRA) aux Etats-Unis.
Non sans les efforts du président français une «Vallée de la batterie» est en train de se créer dans le nord de la France, visant à résoudre le problème du respect de l'environnement des transports et du développement des régions défavorisées. «Près de cinquante usines de batteries lithium-ion doivent voir le jour en Europe d'ici 2030, alors qu'elles sont quasi inexistantes aujourd'hui», stipule Challenges qui avertit que, selon l'ONG Transport and Environment, 68% de ces projets risquent d'être «revus à la baisse, retardés ou interrompus», en raison notamment de la concurrence américaine accrue par les subventions de l'Inflation Reduction Act (IRA)».
Une source anonyme parmi les responsables de la Ve République a déclaré à Reuters, soulignant que «le gouvernement français n’a pas hésité à engager l’argent des contribuables pour attirer des investisseurs», que la coopération initialement prévue était compromise par des conditions potentiellement favorables à la coopération des Américains. Cependant, l'Elysée a tout de même réussi à convaincre les investisseurs d'implanter le projet en France en proposant des conditions préférentielles supplémentaires.
En conséquence, ProLogium a finalement annoncé son intention de construire une usine géante dans le nord du pays. Les Chinois investissent également dans cette région car la France est un pays important pour réaliser des investissements verts en Europe.
Parmi les quatre mégaprojets de batteries de la région Hauts-de-France, les Chinois en ont choisi Envision AESC, filiale du groupe chinois Envision, qui finance la construction d'une usine à Douai. Une autre entreprise, Xiamen, prévoit de construire une autre grande usine de batteries à Dunkerque avec un investissement de 2,1 milliards de dollars avec le géant nucléaire français Orano. Une énergie nucléaire moins chère est aussi un argument en faveur de la construction d'usines en France.
Procédures de licenciement des travailleurs simplifiées. Tout cela se passe, entre autres, grâce aux efforts d’Emmanuel Macron, qui attire les investisseurs, baisse les impôts et simplifie les procédures de licenciement des travailleurs. Rappelons que le gouvernement subventionne l'achat de véhicules électriques pour les citoyens. Dans le même temps, les investissements en France pourraient se poursuivre: le gouvernement français négocie avec le constructeur chinois de voitures électriques BYD et avec Tesla. Et, bien que la France soit toujours en retard sur l'Allemagne dans la production de véhicules électriques, elle réduit déjà l'écart et, apparemment, la récente visite d’Emmanuel Macron à Pékin a été assez productive.
Les observateurs soulignent: «Pour le gouvernement français, la production de batteries est devenue l'un des domaines prioritaires identifiés dans la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron en 2016 lorsqu'il a annoncé la France comme le leader de l'Europe verte. Les sociétés françaises Renault et Total participent également à des projets de très grande envergure»; «Les autorités résolvent plusieurs problèmes à la fois: le transfert de la population vers les véhicules électriques et l'amélioration de la situation sociale dans le nord du pays, dans une région historiquement industrielle où la désindustrialisation a conduit à une situation sociale difficile».
La France, disposant de ses propres réserves de lithium et de nickel en Nouvelle-Calédonie, dispose d'une base de ressources à part entière, qui attire les investisseurs, et peut également compter sur la compétitivité. «Par exemple, la tendance à installer des batteries chinoises s'estompera progressivement, car les produits seront moins chers en raison de chaînes d'approvisionnement courtes. Certes, les fabricants ont des concurrents en Europe de l'Est, où la main-d'œuvre est moins chère», notent les observateurs qui, par ailleurs, soulignent que «la nouvelle industrie, en raison du niveau élevé de robotisation, ne fournira pas autant d'emplois que nous le souhaiterions». Cependant, pour les régions défavorisées, le développement industriel est important en soi, car les infrastructures y apparaîtront inévitablement avec l'activité économique.
Pierre Duval
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