31.08.2023
La Russie ne prévoit pas de se retirer du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE). Moscou n'a actuellement pas l'intention de renoncer au Traité, a fait savoir le ministère des Affaires étrangères de Russie. Et de préciser que la Russie reprendra les essais si les États-Unis le font en premier.
La Russie reviendra aux essais nucléaires seulement si les États-Unis y font recours en premier. C'est ce qu'a déclaré lors d'une session de l'Assemblée générale de l'ONU le représentant de la mission permanente de la Russie, Dmitri Gloukhov.
"L'ouverture à la signature du TICE le 24 septembre 1996 a marqué l'espoir que l'ère des essais nucléaires touche à sa fin définitive. Cependant, malheureusement, après plus d'un quart de siècle, le traité, qui était censé arrêter tous les types d'essais nucléaires, n'est toujours pas entré en vigueur parce qu'il n'a pas été ratifié par huit États de l'annexe 2 du traité. "Nous sommes sérieusement préoccupés par ce fait", a-t-il dit.
Le diplomate a exprimé une préoccupation particulière sur le fait que les États-Unis étaient le seul pays à avoir utilisé des armes nucléaires. Les États-Unis maintiennent le leadership de par le nombre d'essais nucléaires effectués, gardant la question de leur reprise sur la table pendant des années.
M. Gloukhov a précisé que c'est la raison pour laquelle Washington ne ratifie pas le Traité. Le représentant de la mission permanente de la Russie a rappelé que Moscou a non seulement signé, mais aussi ratifié le TICE.
Actuellement, la Russie n'a pas l'intention de retirer sa ratification du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, ont déclaré les responsables du ministère russe des Affaires étrangères. Ce dernier a accusé les États-Unis du fait que le traité ne soit pas entré en vigueur après 27 ans.
"C'est Washington et non pas nous qui continue à bénéficier librement de tous les avantages du Système de surveillance international créé dans le cadre du TICE qui n'est pas encore en vigueur, tout en refusant obstinément de ratifier ce traité. Tel est l'ordre mondial fondé sur des règles. Ceci ne peut pas continuer indéfiniment", ont souligné les responsables du ministère russe des Affaires étrangères.
Dans la situation internationale extrêmement tendue actuellement alimentée par les pays occidentaux, il faut s'abstenir de toute provocation et spéculation concernant la possibilité de reprendre les essais nucléaires en ce qui concerne la Russie, ont déclaré les responsables du ministère russe des Affaires étrangères, répondant à une question sur les conditions dans lesquelles Moscou serait prêt à reprendre les essais nucléaires. Ils ont accusé les États-Unis d'être ceux qui "ont lancé le cycle de la course aux armements nucléaires et continuent de prendre des mesures qui ne contribuent en rien au désarmement nucléaire".
"Il est important de réaliser clairement que ce sont précisément les États-Unis qui sont le seul pays à avoir utilisé des armes nucléaires, et cela a été fait contre la population civile des villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki", ont souligné les responsables. "À noter que ce sont les États-Unis qui ont d'abord initié l'élaboration du TICE, puis ont officiellement refusé de le ratifier". La Russie, quant à elle, "mène une politique cohérente et très responsable": depuis 1990, elle observe un moratoire unilatéral, et elle a ratifié le TICE en 2000.
Au cours des derniers mois, la possibilité de retirer la ratification russe du TICE a été discutée dans les structures gouvernementales russes. La logique est à peu près la suivante: Moscou cherche actuellement à atteindre une parité et une symétrie complètes avec Washington dans tous les domaines, et bien que ce traité ne soit pas encore en vigueur, le maintien de sa ratification par la Russie est désavantageux si les États-Unis ne prennent aucune mesure pour suivre son exemple. Cependant, la question n'a pas encore été étudiée en profondeur et, par conséquent, aucune décision à cet égard n'a été prise.
Le 29 août, lors de la session de l'Assemblée générale des Nations unies, le président de la session, Csaba Kőrösi, a déclaré que le monde est aujourd'hui plus proche d'une catastrophe nucléaire qu'il ne l'a été au cours des 100 dernières années. Il a attiré l'attention sur le fait qu'en 2022, les dépenses militaires mondiales avaient atteint un record de 2.200 milliards de dollars.
En 1996, l'Assemblée générale de l'ONU a approuvé le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Ce traité interdit les essais d'explosifs nucléaires dans tous les domaines, y compris à des fins pacifiques (dans l'atmosphère, dans l'espace, sous l'eau et sous terre) et est absolument universel. Actuellement, le traité a été ratifié par 178 États, dont le Royaume-Uni, la France et la Russie, mais il n'est pas encore entré en vigueur. Pour qu'il entre en vigueur, il doit être ratifié par 44 pays qui soit possèdent des armes nucléaires, soit ont la capacité potentielle de les créer (comme énuméré dans l'annexe; la liste est basée sur des données de l'Agence internationale de l'énergie atomique). Huit pays de cette liste demeurent en dehors du TICE: l'Inde, la Corée du Nord et le Pakistan n'ont pas signé le document; l'Égypte, Israël, l'Iran, la Chine et les États-Unis l'ont signé mais ne l'ont pas ratifié.
L'information obtenue à partir de sources ouvertes
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