23.09.2023
Les sources occidentales reconnaissent que la dédollarisation de l’économie internationale se renforce avec l’adhésion de nouveaux pays à ce mouvement. L’inquiétude à l’Ouest est d’autant plus vive que cet élargissement de partisans de la dédollarisation se déroule avec la participation d’économies non-occidentales puissantes.
Le processus de dédollarisation non seulement se poursuit, mais prend effectivement de l’ampleur avec la participation de nouveaux acteurs. La campagne internationale contre la domination du dollar étasunien sur les flux commerciaux et d’investissements mondiaux attire de plus en plus de pays – l’Indonésie étant la dernière en date à rejoindre le mouvement – écrit le média US Business Insider, basé à New York.
En effet, la nation insulaire a annoncé avoir formé un groupe de travail national pour élargir le recours aux transactions en monnaie locale (LCT) avec les Etats partenaires, selon la Banque centrale indonésienne.
Dans un communiqué de presse, Perry Warjiyo, gouverneur de la Banque centrale, a déclaré que «La Banque centrale d’Indonésie est convaincue que le Groupe de travail national LCT sera un forum de coordination efficace pour renforcer la synergie politique entre les ministères et les agences gouvernementales dans le but d’accroître l’utilisation des monnaies locales dans les transactions bilatérales entre l’Indonésie et les principaux partenaires commerciaux».
Cette décision contribuera également à promouvoir les efforts visant à accroître la stabilité de la roupie indonésienne et à renforcer la résilience des marchés financiers internationaux. Comme le note également l’article de Business Insider – la décision de l’Indonésie est la dernière d’une série de mesures prises par nombre de pays, de la Chine à la Russie en passant par l’Inde, afin de s’éloigner du dollar dans les transactions à l’échelle mondiale. Un mouvement appelé désormais dédollarisation.
A ce titre, Pékin et New Delhi ont initié des accords commerciaux qui seront réglés dans leurs monnaies respectives, tandis que le bloc des BRICS étudie la possibilité d’un appel d’offres commun. Le média étasunien cite également le président russe Vladimir Poutine qui avait déclaré que la dédollarisation est un processus irréversible et qui prend de l’ampleur, dans un discours prononcé lors du récent Sommet des BRICS qui s’est déroulé en Afrique du Sud.
Maintenant et en termes de perspectives, sachant que les informations relayées par Business Insider sont effectivement vraies, il n’en demeure pas moins que certains points fort importants n’ont pas été rappelés par le média étasunien. A savoir que l’Indonésie est aujourd’hui la septième économie mondiale en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat (PIB-PPA), et qui possède toutes les chances de dépasser dans un avenir proche l’Allemagne (première économie de l’UE, déjà dépassée par la Russie).
Par ailleurs et cela est aussi un point très important – l’Indonésie est l’un des probables futurs membres justement de l’alliance des BRICS – composée désormais de 11 Etats que sont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, l’Iran, l’Argentine, l’Egypte, l’Ethiopie, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Une alliance qui joue l’un des principaux rôles en matière justement de dédollarisation à l’échelle mondiale.
Tout cela rejoint les nombreuses analyses précédentes d’Observateur Continental, aussi bien en matière de dédollarisation que dans le cadre des bouleversements contemporains à l’échelle mondiale, et de manière encore plus générale la voie de désoccidentalisation du monde. Un processus qui refuse l’hégémonie de la minorité mondiale occidentale et soutenu par les principales puissances non-occidentales du monde et par les pays du Sud global.
Et ce que les nombreux experts et analystes de l’Occident ont encore du mal à reconnaitre, c’est que le futur du monde contemporain sera effectivement non plus seulement multipolaire – le monde l’est déjà – mais bel et bien post-occidental. Comme résultat direct des actions d’une extrême minorité qui a ouvertement refusé à vouloir s’adapter à un ordre international inclusif. Aujourd’hui il faut que cette minorité assume les conséquences de ses propres actes.
Mikhail Gamandiy-Egorov
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