08.11.2023
En Indonésie, troisième plus grande démocratie du monde en termes de population, avec plus de 270 millions d'habitants, 205 millions de citoyens se rendront aux urnes le 14 février 2024.
L'élection présidentielle se déroulera simultanément avec les élections législatives à la Chambre des représentants, au Sénat et aux conseils législatifs locaux à travers l'Indonésie. Le président en exercice Joko Widodo n'a pas le droit de se présenter pour un troisième mandat en raison des restrictions établies par la Constitution indonésienne.
Une lutte très dure est attendue entre les candidats: Prabowo Subianto (Parti du mouvement de la grande Indonésie, actuel ministre de la Défense), Ganjar Pranowo (ancien gouverneur de Java central, membre du parti actuellement au pouvoir, le Parti démocratique indonésien de lutte (PDI-P), ancien gouverneur de Jakarta) et le politicien pro-occidental Anies Baswedan, impliqué dans la fourniture d'armes aux combattants papous en Nouvelle-Guinée.
Afin de profiter de la popularité du président actuel, Prabowo Subianto a choisi le fils aîné du président en exercice Joko Widodo, Gibran Rakabuming Raka, 36 ans, maire de Surakarta, comme candidat à la vice-présidence dans le cadre d'une campagne électorale conjointe. Il a pu le faire uniquement après une décision de la Cour constitutionnelle, autorisant la participation de candidats de moins de 40 ans à condition qu'ils aient une expérience de travail à des postes gouvernementaux.
Selon les sondages, Subianto a toujours le plus grand nombre de voix et bénéficiera apparemment du soutien de Joko Widodo. Selon la société Lembaga Survei Indonesia, Subianto recevra 34% des voix, suivi de Pranowo avec 30% des voix et enfin Baswedan avec 22%. Cependant, il semble que le facteur décisif de la victoire soit le soutien du président Joko Widodo.
Positions des candidats
Prabowo Subianto est connu du public occidental pour avoir présenté en juin 2023 un plan de paix pour régler le conflit en Ukraine. Ce plan prévoyait d'abord un cessez-le-feu, puis la création d'une zone démilitarisée de 15 kilomètres et le déploiement de forces de maintien de la paix de l'ONU le long de la ligne de contact. De plus, l'ONU devait organiser un référendum sur les territoires contestés: mais le programme ne précise pas exactement lesquels.
Les experts affirment que si son rival Ganjar Pranowo gagne, le chemin parcouru par le président Widodo, au pouvoir depuis 9 ans, continuera. Pranowo aimerait voir une Indonésie forte, souveraine et insoumise à l'influence étrangère.
Il est également connu pour sa position critique à l'égard d'Israël.
Enfin, Anies Baswedan, qui est sympathisant de l'Occident, pourrait conduire l'Indonésie dans la sphère d'influence du Dialogue quadrilatéral sur la sécurité dans la région Asie-Pacifique, Quad. Les États-Unis aimeraient que Jakarta devienne partenaire de ce groupe, auquel appartiennent l'Australie, l'Inde et le Japon.
Aukus, un pacte de sécurité trilatéral comprenant les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni, soutient également l'Indonésie. Les États-Unis tentent de "séduire" l'Indonésie des deux côtés pour qu'elle se range de leur côté afin de contenir ou plutôt endiguer la Chine dans sa propre région.
Alexandre Lemoine
Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs
Abonnez-vous à notre chaîne Telegram: https://t.me/observateur_continental