03.07.2024
L'OTAN a décidé d’ouvrir son bureau à Kiev en y envoyant un responsable et veut tenter d'obtenir le soutien de Donald Trump pour ce pays. Et, l’Alliance atlantique établit un quartier général pour le soutien à l'Ukraine en Allemagne. Les nouvelles élections en France et en UE et aux États-Unis inquiètent les stratèges militaires antirusses pour leurs plans en Ukraine.
L'OTAN s'inquiète de l'avenir du soutien à l'Ukraine et prépare un plan B. «L'OTAN enverra un haut responsable civil à Kiev, parmi une série de nouvelles mesures destinées à renforcer le soutien à long terme à l'Ukraine qui devraient être annoncées lors d'un sommet à Washington la semaine prochaine, ont annoncé des responsables américains et de Alliance atlantique», stipule le Wall Street Journal. L’OTAN prépare un plan B «à l’épreuve de Trump» pour l’Ukraine, précise Newsweek.
Le Wall Street Journal a rapporté lundi, citant des responsables américains et alliés anonymes, que le sommet de l'OTAN de ce mois-ci à Washington D.C. verra plusieurs nouvelles mesures annoncées dans le but de consolider le bloc occidental dans un contexte de turbulences politiques en Europe et aux États-Unis. Les plans seraient en cours depuis plusieurs mois, mais ils s'accélèrent désormais suite à la mauvaise performance du président Joe Biden lors du premier débat présidentiel la semaine dernière avec Donald Trump.
Parmi les mesures annoncées figurent le stationnement d'un nouveau haut responsable civil à Kiev et la création d'un nouveau commandement militaire dans la ville de Wiesbaden, dans l'ouest de l'Allemagne, pour coordonner l'aide militaire et la formation des forces ukrainiennes. «Les opérations de l'OTAN en matière d'assistance et de formation en matière d'armement passent d'un état-major militaire dirigé par les États-Unis à un état-major placé sous le contrôle de l'OTAN à Wiesbaden (Hesse). Cela semble purement formel, mais c’est aussi une «sécurité» contre Donald Trump en cas de réélection», souligne Die Presse. Cet état-major doit gérer les futures opérations visant à coordonner les livraisons d'armes à l'Ukraine et pour les activités de formation du personnel militaire ukrainien.
«Le nouveau commandement s'appellera «Assistance et formation à la sécurité de l'OTAN pour l'Ukraine» et sera composé d'environ 700 militaires américains et alliés issus des 32 États membres», fait savoir Newsweek. L’organisation assumerait une grande partie du travail d’équipement de l’Ukraine jusqu’ici dominée par le Pentagone via le format Ramstein – officiellement le Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine.
Ce plan B a été activé en raison de la possible victoire de Donald Trump aux élections. En effet, DonaldTrump n’a fait que peu d’efforts pour cacher sa frustration à l’égard des alliés de l’OTAN qu’il a accusés – à plusieurs reprises – de profiter des largesses américaines en matière de sécurité en Europe. Au cours de son premier mandat, l’ancien président a régulièrement attaqué les dirigeants alliés pour ne pas avoir respecté leurs engagements en matière de dépenses de défense. Les alliés ont convenu en 2014 de consacrer 2% de leur PIB à l’armée d’ici 2024, un objectif manqué par beaucoup.
Newsweek rappelle que lors du sommet houleux de l'Alliance atlantique à Londres en 2018, Donald Trump aurait même menacé de retirer les États-Unis de l'OTAN à moins que les alliés ne fassent preuve d'un plus grand engagement en faveur du «partage du fardeau». La menace évoquée s’est révélée vide de sens, mais la perspective d’une deuxième administration Trump a ravivé les craintes d’un retrait américain qui pourrait s’avérer fatal pour l'Alliance atlantique.
En France, la défaite retentissante du parti politique du président français, Emmanuel Macron, au niveau européen l’a incité à convoquer des élections législatives anticipées qui pourraient voir le parti du Rassemblement national (RN) former le tout premier gouvernement d'extrême droite du pays. Le manifeste électoral du RN pour 2022 – dont des sections ont été supprimées du site Internet du parti en juin – suggérait que les États-Unis «ne se comportent pas toujours comme un allié de la France» et il proposait de rechercher «une alliance avec la Russie sur certaines questions», notamment la sécurité européenne et la lutte contre le terrorisme.
Pierre Duval
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