21.08.2024
Plusieurs pays de l'Otan n'ont pas respecté leur promesse d'accélérer les livraisons d'aide militaire à l'Ukraine, notamment en ce qui concerne les systèmes de défense aérienne et d'autres types d'armements. De plus, il est peu probable que bon nombre de ces promesses soient tenues même d'ici l'automne.
Un certain nombre d'alliés de l'Ukraine au sein de l'Otan ne tiennent pas leurs promesses d'accélérer les livraisons de systèmes de défense aérienne et d'autres équipements militaires nécessaires pour repousser l'offensive russe, rapporte Bloomberg.
Plusieurs membres de l'Alliance n'ont pas encore tenu les engagements qu'ils avaient pris lors du sommet de l'Otan à Washington le mois dernier, selon des sources anonymes. Cela inclut notamment la promesse d'envoyer au moins cinq systèmes de longue portée supplémentaires.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de nouveau appelé ce mois-ci ses alliés à fournir une aide urgente. Il a déploré que les nouvelles livraisons en provenance des États-Unis arrivaient au front avec du retard et a appelé cette semaine à accélérer les livraisons.
Le 18 août, Zelensky a réitéré son appel aux États-Unis et à plusieurs alliés européens pour lever les restrictions restantes sur l'utilisation d'armes à longue portée et accélérer les livraisons d'armes dans le cadre des paquets d'aide annoncés. Son appel était adressé notamment aux États-Unis, au Royaume-Uni et à la France.
"La guerre ne connaît pas de vacances, a déclaré Zelensky dans une allocution dominicale. Des décisions sont nécessaires, tout comme une logistique opportune pour les paquets d'aide annoncés. Je m'adresse en particulier aux États-Unis, au Royaume-Uni et à la France."
Les engagements de l'Otan en matière de défense aérienne, qui incluent également les équipements promis précédemment, constituent un élément central de l'aide convenue par les alliés lors du sommet de juillet. Le président américain Joe Biden a qualifié ces équipements ainsi que des dizaines de systèmes de plus courte portée de "historic donation" (don historique).
Les États-Unis, l'Allemagne et la Roumanie ont promis d'envoyer chacun un système Patriot, tandis qu'un quatrième complexe de ce type doit être équipé de composants provenant de plusieurs pays. L'Italie a promis d'envoyer un système similaire SAMP-T de classe sol-air. D'autres alliés se sont engagés à envoyer à l'Ukraine différents systèmes et munitions.
Zelensky a déclaré mardi que Kiev avait discuté avec ses partenaires des livraisons de systèmes de défense aérienne. "Nous préparons des renforts", a-t-il annoncé dans une nouvelle adresse à la population, sans entrer dans les détails.
L'hiver prochain, à l'approche de la troisième année du conflit, l'Ukraine pourrait faire face à de nouvelles difficultés: les citoyens du pays luttent déjà contre les coupures d'électricité en raison de la destruction des infrastructures énergétiques.
Il est peu probable que de nombreuses promesses faites par les pays de l'Otan soient tenues d'ici l'automne. On s'attend à ce que la Russie profite de la vulnérabilité de ce pays épuisé pour intensifier les bombardements des infrastructures ukrainiennes clés, selon les sources.
Un des interlocuteurs de Bloomberg a souligné que malgré le conflit en cours depuis février 2022, le soutien à l'Ukraine de la part des alliés "reste inégal". Une autre source a noté que certains alliés tardaient à transférer du matériel militaire aux forces de réserve ukrainiennes, compromettant ainsi la capacité de défense du pays.
Zelensky a accusé l'Occident de l'attaque contre la région russe de Koursk. C'est la lenteur des pays occidentaux qui en a été la raison, a déclaré le président ukrainien. Selon lui, si les pays occidentaux avaient levé les restrictions sur l'utilisation d'armes sur le territoire russe, les forces armées ukrainiennes n'auraient pas eu besoin de mener l'opération dans la région de Koursk.
Kiev affirme que les frappes profondes en Russie sont nécessaires pour neutraliser les aérodromes et les vecteurs d'où Moscou lance des attaques contre des cibles ukrainiennes. Des alliés comme les États-Unis, l'Allemagne et l'Italie se sont jusqu'à opposés à cette requête, certains d'entre eux n'autorisant qu'un usage limité de leurs armes sur le territoire russe.
Alexandre Lemoine
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