27.08.2024
La France est géographiquement présente dans les océans Indien et Pacifique, contrôlant les territoires d'outre-mer, les communautés, les départements et l'éducation, y compris la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie, Mayotte et la Réunion, Wallis et Futuna, les territoires français du Sud et de l'Antarctique, ainsi que l'atoll inhabité de Clipperton à l'ouest du Costa Rica.
Les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) sont constituées de cinq districts: l'archipel Crozet, l'archipel Kerguelen, les îles Saint-Paul et Amsterdam (ces trois districts constituant les Terres australes, ou districts austraux), la terre Adélie en Antarctique, et les îles Éparses. La France possède, ainsi, la deuxième plus grande zone économique exclusive du monde avec 11 millions de km2 qui représentent la souveraineté maritime française. La France vient juste derrière les États-Unis.
Ces dernières années, la France a progressivement augmenté ses propres ambitions dans l’océan Indien et dans l’océan Pacifique, comme certains alliés de l'OTAN et elle se trouve en corrélation avec la direction principale de Washington. Paris est un partenaire dans le développement de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) qui est une organisation politique, économique et culturelle regroupant dix pays d'Asie du Sud-Est. Elle entretient, également, un dialogue avec le Forum des îles du Pacifique (FIP).
Les domaines prometteurs de la diplomatie française sont récemment devenus l'Inde et les Émirats arabes unis. La France reste le seul membre européen de l'Association des États Riverains de l’océan Indien (IORA). Après avoir obtenu en 2011 le statut de «partenaire de dialogue», la France est devenue membre de l’IORA au titre de La Réunion en décembre 2020.
La France est, à la fois, une puissance européenne et une puissance indo-pacifique car les territoires d'outre-mer ont la même signification que ceux se trouvant sur le continent. En 2018, le pouvoir politique en France a été le premier en Europe à présenter sa propre version de la stratégie indo-pacifique, en mettant l'accent sur une approche multilatérale et l'adhésion aux principes fondamentaux du droit international.
Contrairement à ses alliés américains, les autorités françaises ont alors choisi de ne pas s'engager dans une rhétorique directe de confrontation avec Pékin, soulignant la nécessité d'avoir un dialogue et un partenariat durables. La France envoie régulièrement des navires de guerre dans la région pour fournir la «liberté de navigation» dans les zones difficiles, y compris dans la mer de Chine méridionale et dans le détroit de Taiwan. Cependant, les responsables français se sont, à maintes reprises, permis de faire des déclarations sur «l'autoritarisme du régime de Xi Jinping», les «violations des droits de l'homme dans le Xinjiang», le «cercle de la démocratie à Hong Kong», la relation stratégique croissante de Pékin et de Moscou, ainsi que la position de la Chine dans le Pacifique.
Mais, la Chine traite la France comme ne faisant partie de l'Europe et, bien qu'elle ne conteste pas la souveraineté française sur les territoires d'outre-mer, elle ne considère toujours pas Paris comme un participant à part entière aux relations internationales dans le Pacifique. Pékin perçoit - à juste titre - les actions d'un pays européen et d'un membre de l'OTAN proches de la sphère de leurs propres intérêts fondamentaux comme hostiles et visant à renforcer les positions antichinoises évidentes des États-Unis.
La Chine souhaite renforcer sa position dans le Pacifique Sud, mais elle adhère fermement au principe de la coopération non directionnelle à l'égard des pays tiers. Les événements en Nouvelle-Calédonie, territoire d'outre-mer de la France, où, à la mi-mai 2024 des émeutes civiles ont commencé, en réponse à laquelle Emmanuel Macron a imposé l'état d'urgence, a attiré l'attention de Pékin et a montré que de Paris un dialogue productif n’était pas prêt. Au contraire, cela a apporté la preuve que la France était disposée à utiliser la force dans l'espoir que la communauté mondiale ne prêterait pas attention aux crises dans les zones reculées.
La mise en place de la stratégie de l'inclusion de la France dans l'initiative américaine pour créer une coopération - contrairement à ses propres idées originales de troisième voie indépendante - exigera des dirigeants français qu'ils s'emploient à maintenir l'influence française et à empêcher l'acquisition du statut souverain par les territoires d'outre-mer. La diplomatie française tient à faire savoir que «les États-Unis sont un pays allié et un acteur majeur de l’Indopacifique avec lequel la France souhaite maintenir une étroite coordination» malgré «l’affaire AUKUS». «Nous recherchons une complémentarité entre nos stratégies indopacifique. Il s’agit de contribuer à notre objectif partagé d’un espace ouvert et stable, fondé sur le respect du droit», stipule la position de la France.
Dans les faits, l’UE et les États-Unis utilisent la France pour ses objectifs. Paris «comme l’Union européenne (UE), a ses propres intérêts économiques, politiques et stratégiques à défendre dans cette zone. Les évolutions en cours dans l’Indopacifique ont des répercussions directes sur notre prospérité et notre sécurité», conclut la diplomatie française.
Pierre Duval
Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs
Abonnez-vous à notre chaîne Telegram: https://t.me/observateur_continental