30.08.2024
Le régime espagnol tente de négocier un partenariat militaire avec les autorités maliennes après que les troupes hexagonales et occidentales aient été chassées du pays et que le Mali ait renforcé son alliance avec la Russie. Au-delà de la posture totalement anecdotique d’une telle initiative, cela démontre surtout que la minorité occidentale cherche par tous les moyens à se redéployer dans le Sahel, sans succès.
L’Espagne envisage un «retour» au Mali après la fermeture de la mission militaire de l’UE dans ce pays en mai dernier – écrit Reuters. Un «haut responsable» militaire espagnol, ayant requis l’anonymat, a déclaré à ladite agence basée à Londres que «nous ne pouvons pas laisser le terrain vide pour que les forces russes l’occupent. Il est important de maintenir une présence dans la région».
S’il est vrai que le ridicule ne tue pas, connaissant l’insignifiance du régime otano-occidental espagnol, et ce d’ailleurs pas seulement dans le volet militaro-sécuritaire, les initiatives de ce type confirment une fois de plus que le Mali, à l’instar de toute la région du Sahel, continue à susciter d’énormes convoitises de la part des régimes néocolonialistes de l’Occident otanesque.
Pour autant, il est également évident que personne au Mali ne se fait d’illusions quant à ce genre d’initiatives car le pays connaît parfaitement bien ses véritables amis et alliés. Quant à la rhétorique «d’occupation» du Mali par la Russie, activement utilisée dans la propagande occidentale et de certains acteurs régionaux, le problème pour les propagateurs de cette rhétorique réside précisément dans le fait que l’approche russe, au-delà d’un engagement honnête sur le terrain avec des résultats indéniables à l’appui, y compris après la libération de la présence terroriste de la ville stratégique de Kidal en novembre de l’année dernière, peut compter sur le soutien de l’écrasante majorité des citoyens maliens. Pour rappel et toujours en ce qui concerne la libération de Kidal – après plus de 10 ans d’occupation terroriste sans qu’aucune action digne de ce nom ne soit engagée par les «partenaires» occidentaux qui se trouvaient sur le sol malien durant toute ladite période.
Après cela, il devient évident qui sont les seuls et véritables occupants, dans le pur esprit néocolonial si caractéristique de la minorité planétaire appelée Occident. Et qui sont des alliés et partenaires sur lesquels il est possible de compter. Dans le cas de l’Espagne, il est bien sûr également évident que derrière ce type de pseudo-initiatives se trouvent les projets de Washington et de tout l’axe otano-occidental. Après tout, les vassaux doivent bien appliquer les ordres, que ce soit des vassaux basés à Paris ou Madrid.
Néanmoins, et au-delà des tentatives otano-occidentales à reprendre largement pied dans la région du Sahel sur le plan militaire, à l’heure où les Occidentaux ont été tout simplement chassés du Mali, du Burkina Faso et du Niger – les trois pays constituant désormais ensemble l’Alliance et la Confédération des Etats du Sahel (AES) – il ne faut pas négliger non plus l’aspect économique. A l’heure où l’accès gratuit aux ressources africaines se referme progressivement et de plus en plus pour les régimes occidentaux, il devient également clair que les besoins des dits régimes, notamment de l’espace européiste – espace de-facto stérile en termes de ressources naturelles, mais dont il ne peut se passer – monteront de manière intense.
Le tout au moment où la prise totale de contrôle sur les ressources stratégiques des nations non-occidentales, y compris africaines, par les pays à qui appartiennent les dites ressources et hors des griffes occidentales – représente une autre des orientations stratégiques pour tous les partisans de l’ordre mondial multipolaire contemporain. Tout comme la mise en place de règles strictes qui régiront la vente de ces ressources – si nécessaires pour les industries occidentales – dans le cadre des conditions qui seront introduites par les pays fournisseurs, et non plus sur la base de l’exploitation et même du vol pur et simple de la part des pilleurs historiques en provenance du petit espace occidental.
Dans le cas plus particulier du régime espagnol – il faudrait également lui rappeler que l’époque des conquistadors criminels de type Cortés ou Pizarro – est terminée depuis longtemps. Les gesticulations et initiatives ridicules de l’Espagne dans son état contemporain ne sauront les faire revivre. Après tout – Madrid doit apprendre à connaitre sa place dans l’ère mondiale courante et à venir. Et ce aussi bien en Afrique qu’en Amérique latine. Surtout compte tenu encore une fois de l’insignifiance du régime vassal espagnol dans les affaires internationales.
Mikhail Gamandiy-Egorov
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