30.08.2024
Kiev continue d’exiger de l'Otan davantage d'armements. Cette question a été notamment discutée lors de la réunion d'urgence de l'Alliance atlantique le 28 août, organisée à l'initiative de l'Ukraine.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, qui quittera son poste cet automne, a convoqué cette réunion extraordinaire du Conseil Otan-Ukraine au niveau des représentants permanents à la demande de Kiev. Le principal sujet de discussion était la situation sur le front et la poursuite de l'aide militaire occidentale à Kiev.
Lors de cette réunion, les alliés ont réaffirmé leur engagement à renforcer la capacité de défense de l'Ukraine, à continuer de soutenir Kiev et à augmenter les livraisons d'armes.
"Les alliés condamnent fermement l'escalade des frappes aériennes russes contre l'Ukraine. Nous devons continuer à fournir à l'Ukraine le matériel et les munitions dont elle a besoin pour se défendre", a écrit Jens Stoltenberg sur le réseau social X.
Les représentants permanents des pays membres de l'Otan ont approuvé la coordination de l'aide et la formation des militaires ukrainiens annoncées en juillet, objectifs qui seront assumés par le nouveau commandement de l'Alliance qui entamera son travail en septembre. L'Otan a également décidé de mettre en place une mission de coordination du soutien à l'Ukraine en Allemagne, composée de 700 personnes, sous la direction du commandant suprême des forces alliées en Europe, Christopher Cavoli.
La réunion du Conseil Otan-Ukraine s'est tenue dans un contexte d'échecs des forces armées ukrainiennes sur le front et de l'incertitude entourant l'opération menée par Kiev dans la région russe de Koursk, où les combats se poursuivent depuis le 6 août. Les forces russes repoussent progressivement l'adversaire de leur territoire, remportant également des succès sur l'axe de Donetsk.
L'Ukraine et l'Otan semblent avoir besoin de synchroniser leurs actions pour la suite. Il est connu que les services de renseignement des États occidentaux ont joué un rôle actif dans la préparation de l'opération dans la région de Koursk. Le Service de renseignement extérieur de Russie a pointé l'implication des États-Unis, du Royaume-Uni et de la Pologne. De plus, les unités participant à l'attaque ont suivi une formation dans des centres d'entraînement au Royaume-Uni et en Allemagne.
L'urgence de la réunion est probablement liée au retrait de l'Ukraine sur la ligne de front dans le Donbass. Kiev cherche donc à obtenir un soutien supplémentaire de l'Occident. De plus, il est nécessaire de maintenir l'offensive ukrainienne dans la région de Koursk, ce qui est difficile à réaliser sans logistique, sans réserves et sans ressources.
Lors de toutes les réunions du Conseil Otan-Ukraine, Kiev soulève traditionnellement la question de l'adhésion pleine et entière à l'Alliance atlantique. Certains représentants de l'Otan ont plus d'une fois exprimé des doutes et même une opposition à une adhésion potentielle de l'Ukraine en raison des combats en cours et du risque d'escalade.
La déclaration publiée à l'issue de la réunion du conseil ne mentionne pas la situation dans la région de Koursk. Le document souligne que la réunion du 28 août s'est tenue au niveau des ambassadeurs et a été convoquée à la demande de l'Ukraine: "Le ministre ukrainien de la Défense Roustem Oumerov a informé les alliés par visioconférence de la situation actuelle en matière de sécurité et des besoins prioritaires."
Thierry Bertrand
Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs
Abonnez-vous à notre chaîne Telegram: https://t.me/observateur_continental