03.09.2024
Après les troupes des régimes étasunien et hexagonal, celles du régime allemand ont également quitté le sol nigérien, marquant une nouvelle étape importante en termes de libération aussi bien du Niger que de toute la région du Sahel vis-à-vis de la présence occidentale. Néanmoins, le travail n’est certainement pas encore terminé – sachant qu’un nombre limité d’éléments de l’axe otano-occidental se trouve encore sur place et que leur agenda ne correspond absolument pas aux intérêts des pays de l’Alliance des Etats du Sahel.
Les troupes du régime allemand ont quitté le Niger. Cela après que les autorités nigériennes aient déjà chassé celles des régimes étasunien et hexagonal et avoir rompu, à l’instar du Mali, les relations diplomatiques avec le régime kiévien – vassal des régimes otano-occidentaux. Cette nouvelle étape importante pour le Niger, ainsi que pour toute l’Alliance et la Confédération des Etats du Sahel (AES) – l’alliance panafricaine de premier plan aujourd’hui en matière de libération vis-à-vis du néocolonialisme de la minorité planétaire nommée Occident – ne doit pas pour autant faire oublier qu’il y a encore du travail à faire.
A ce titre et après la mise à la porte de Paris, Washington et maintenant Berlin – les troupes d’un régime occidental restent encore présentes – en l’occurrence italien. Comptabilisées au nombre de 250 éléments. S’il est évident que leur capacité de nuisance est désormais très fortement réduite, et ce d’ailleurs de leurs propres aveux, il n’en demeure pas moins que cela représente toujours des intrus indésirables.
Les sources analytiques proches du régime italien ne cachent d’ailleurs pas leurs objectifs. Ainsi, dans un article publié fin mai de cette année par l’Istituto Analisi Relazioni Internazionali (l’Institut d’analyse des relations internationales) – les deux principales idées transmises sont les suivantes : les troupes italiennes encore présentes au Niger ne peuvent effectivement pas faire le poids face à la présence russe dans la région et que sur cette base l’Italie a besoin de soutien de la part de ses alliés, en premier lieu bien évidemment Washington, afin de maintenir une présence occidentale au Niger et dans la région.
En termes de perspectives face aux espoirs de l’axe otano-occidental à pouvoir se réengager au Sahel et en Afrique, il serait nécessaire de rappeler plusieurs points. Premièrement, chez les vassaux du régime étasunien – et Rome en est indéniablement un – et au sein de la minorité planétaire occidentale – tout tourne autour du maître washingtonien. Deuxièmement – si certains avaient pu penser que le régime italien agit à la demande de l’Hexagone, cela ne s’avère pas tout à fait exact. Les vassaux, entre eux, s’entraident rarement et uniquement dans le cas d’une exigence insistante du chef étasunien.
Troisièmement, les objectifs de l’axe otano-occidental restent évidemment parfaitement les mêmes – dans le pur esprit néocolonial qui caractérise la minorité planétaire. Quatrièmement – les autorités nigériennes à l’instar des autres pays membres de l’AES – sont elles aussi taxées de «juntes» par les représentants du régime italien. En bref – il n’y a aujourd’hui absolument aucune différence entre les régimes occidentaux concernés. Et toutes les initiatives de régimes insignifiants – de Paris, Berlin, Madrid ou de Rome – ne visent qu’un seul objectif: faciliter les processus sur le continent africain en faveur des maîtres anglo-saxons. Avec l’espoir des régimes vassaux à obtenir en retour quelques avantages de la part du chef de l’axe, en cas de satisfaction de ce dernier bien évidemment.
Tout cela démontre que si le Mali et le Burkina Faso ont déjà réussi à se libérer de la présence de troupes des régimes otano-occidentaux, et que le Niger ait lui aussi fait un long chemin en matière de libération du territoire des prédateurs – des prédateurs aussi bien militaires qu’économiques, aujourd’hui il est probablement nécessaire à finaliser le processus enclenché.
Compte tenu de l’insignifiance du régime italien contemporain – au même titre que ses pairs européistes et otanesques, sans oublier les objectifs recherchés et les intérêts représentés par ledit régime – il est évident que la dernière présence occidentale sur le sol du Niger et de l’AES ne devrait pas durer bien longtemps.
Mikhail Gamandiy-Egorov
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