16.09.2024
L'Ukraine ne pourra pas utiliser cette arme de précision sans l'autorisation de Washington.
Pour l'instant, la Russie réagit avec retenue à la possibilité de l'utilisation d'armes occidentales à longue portée contre son territoire. Le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan, a indiqué que cette question délicate restait un sujet de "consultations tendues" entre les alliés de Kiev. Elle sera discutée lors de la rencontre entre le président américain Joe Biden et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, qui se rendra à la session de l'Assemblée générale de l'ONU à New York fin septembre.
Les médias occidentaux atisent les débats sur la probabilité de frappes contre la Russie. Reuters a rapporté que Kiev avait transmis aux États-Unis et au Royaume-Uni une liste de cibles en Russie allant jusqu'à une profondeur de 560 km. Selon l'agence, l'Ukraine a déjà reçu l'autorisation de frapper avec des missiles de croisière britanniques et français Storm Shadow/Scalp sur une distance de 270 à 560 km. Cela signifie que ces missiles pourraient atteindre des cibles à Moscou et dans d'autres grandes villes de la Russie centrale.
Les médias rapportent également que le président américain Joe Biden n'a pas l'intention, pour le moment, de donner à Kiev l'autorisation d'utiliser des missiles balistiques américains ATACMS ou des missiles de croisière aériens JASSM, lancés à partir de chasseurs F-16, contre la Russie. Selon le Times, le dirigeant américain et son équipe ont laissé entendre qu'ils préféraient attendre jusqu'à ce que Kiev leur fournisse un plan stratégique des futures opérations militaires contre la Russie, que Zelensky devrait présenter fin septembre lors de sa rencontre avec Biden.
Comme l'a déclaré le président russe Vladimir Poutine, l'armée ukrainienne ne peut pas utiliser les missiles occidentaux contre la Russie sans le soutien des États-Unis. Pour employer les missiles Storm Shadow et d'autres armes de précision similaires, Kiev a besoin des renseignements américains et de leurs systèmes de désignation de cibles, c'est-à-dire des renseignements cartographiques américains confidentiels.
Le Times, citant des experts, rapporte que l'armée ukrainienne rencontre actuellement des difficultés pour lancer des missiles Storm Shadow, car ils utilisent un signal GPS que l'armée russe parvient à brouiller à l'aide de dispositifs de guerre électronique. Cependant, ces missiles peuvent également être guidés par des données cartographiques numériques à disposition du Pentagone. Les dispositifs de brouillage russes seraient peu efficaces face à ce mode de guidage. Pour l'instant, les États-Unis n'ont pas fourni ces données à Kiev. Ils ne le feront que si les frappes avec des missiles Storm Shadow/Scalp contre le territoire russe sont approuvées au niveau politique.
Si Kiev utilise ces systèmes de guidage américains confidentiels, les États-Unis et leurs alliés seront alors considérés comme des agresseurs, estiment les experts militaires russes. Les spécialistes occidentaux et les systèmes qu'ils entretiennent participent aux opérations de renseignement et aident à pointer les armes occidentales utilisées par l'armée ukrainienne. Cela constitue une implication des États-Unis et de l'Otan dans le conflit en Ukraine. Ils deviennent alors des participants aux hostilités contre la Russie.
Alexandre Lemoine
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