18.10.2024
Qui Donald Trump et Kamala Harris aimeraient-ils voir dans leurs administrations? Alors que l'intensité de la lutte entre Donald Trump et Kamala Harris atteint son paroxysme, les analystes tentent de plus en plus de prédire l'avenir, en spéculant sur la politique que les candidats entendent mener en cas de victoire. Cela dépendra en grande partie de savoir qui fera partie de leur administration.
Les deux candidats à la présidence des États-Unis, la démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump, espèrent remporter la victoire et cherchent activement des candidats pour leur proposer les rôles principaux dans leurs administrations. Si pour Donald Trump, le motif principal est la loyauté, Kamala Harris mise sur les jeunes politiciens et les représentants de diverses minorités. Parmi les prétendants, on trouve également des responsables éminents des précédentes administrations démocrates. Notamment Phil Gordon, un "faucon" pragmatique qui, en cas de victoire des démocrates, pourrait devenir l'"éminence grise" qui gère toute la politique étrangère.
La loyauté comme fondement
L'équipe de Donald Trump répond pour l'instant que les spéculations pour savoir qui pourrait occuper les postes clés sont prématurées, que des "discussions formelles" n'ont pas encore eu lieu. Mais ce n'est pas tout à fait vrai. On voit un contraste frappant avec la façon dont Trump choisissait les membres de son cabinet en 2016. Comme l'a déclaré un stratège républicain anonyme au Washington Examiner, à l'époque, même Donald Trump ne s'attendait pas à sa victoire, et l'équipe a été formée à la hâte. Maintenant, son équipe a travaillé sur ses erreurs. Au début de 2024, deux directeurs de campagne, Chris LaCivita et Susie Wiles, ont commencé à mener une sélection "rigoureuse et disciplinée" parmi ceux que Donald Trump prendrait dans son équipe en cas de victoire.
En août, le politicien a nommé le milliardaire et PDG de la société financière Cantor Fitzgerald, Howard Lutnick, à la tête de l'équipe de transition. L'équipe comprend également Eric Trump l'ancienne coordinatrice de l'Administration des petites entreprises Linda McMahon, les fils de Trump, Donald Trump Jr. et Eric Trump, l'ancienne membre de la Chambre des représentants Tulsi Gabbard, et l'ancien candidat à la présidence Robert Kennedy Jr.
Tulsi Gabbard a déclaré à Fox News qu'elle espérait obtenir un poste dans le domaine des relations internationales. Pendant ce temps, Robert Kennedy Jr. aimerait aider à "démanteler et reconstruire le système de santé publique".
Parmi les hauts fonctionnaires de la nouvelle administration pourraient figurer l'ancien conseiller du chef de la Maison Blanche Stephen Miller, la personnalité médiatique d'extrême droite populaire Steve Bannon, et l'ancien assistant du procureur général Jeffrey Clark. La participation du milliardaire Elon Musk à l'administration est également attendue: l'ancien président a déclaré qu'il prévoyait de le nommer "ministre de la réduction des dépenses".
Plusieurs personnes sont en lice pour le poste de chef du département d'État. The Hill et The Times désignent Marco Rubio, membre du comité sénatorial des relations internationales, comme le principal candidat. Parmi les autres candidats figurent le sénateur Tom Cotton (qui est également candidat au poste de chef du département de la Défense), le sénateur et ancien ambassadeur au Japon Bill Hagerty, l'ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump Robert O'Brien, l'ancien ambassadeur en Allemagne Richard Grenell, et le gouverneur du Dakota du Nord Doug Burgum.
John Ratcliffe, directeur du renseignement national en 2020-2021, est évoqué comme possible chef de la CIA ou du département de la Défense. Un autre nom mentionné par les sources du Times dans ce contexte est le général Keith Kellogg, qui a travaillé comme conseiller de l'ancien vice-président Mike Pence.
Miser sur la jeunesse
Pendant ce temps, le travail de sélection des membres de l'administration bat son plein dans le camp de Kamala Harris. Citant des sources proches de la vice-présidente, Axios rapporte qu'en cas de victoire, le gouvernement comprendra des personnes relativement jeunes (par rapport à l'équipe de Donald Trump), dont beaucoup seront issues de minorités ethniques.
Pour le poste de secrétaire d'État, on songe au sénateur Chris Coons, qui est membre du Comité des affaires étrangères. Le directeur de la CIA Bill Burns et le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan sont également sur la liste, selon Axios.
Le département de la Défense pourrait être dirigé par Michèle Flournoy, ancienne sous-secrétaire à la Défense sous le président Barack Obama. Si cela se produit, elle deviendrait la première femme à diriger le Pentagone.
Pete Buttigieg, ministre des Transports, l'un des candidats figurant sur la liste restreinte des prétendants au poste de vice-président dans l'administration Harris, pourrait devenir représentant permanent des États-Unis auprès de l'ONU.
Phil Gordon, qui occupe déjà un poste similaire un échelon en dessous dans le cabinet de la vice-présidente, deviendra probablement conseiller à la sécurité nationale. Dans ce contexte, il est à noter également Tom Donilon (conseiller à la sécurité nationale sous Barack Obama) et Rahm Emanuel (ambassadeur des États-Unis au Japon).
La plupart des publications s'accordent à dire que quel que soit le poste que Phil Gordon occupera dans le cabinet de Kamala Harris, c'est lui qui sera "l'éminence grise" pour gérer toute la politique étrangère.
Phil Gordon, qui a travaillé dans les administrations de Barack Obama et Bill Clinton, est un expert de l'Europe qui a également une grande expérience au Moyen-Orient. Il adopte aussi une position extrêmement dure envers la Russie.
Pendant son travail avec Harris, Phil Gordon l'a préparée à des rencontres avec plus de 150 dirigeants mondiaux, d'innombrables conférences mondiales et des réunions de renseignement avec le président. "S'il est nommé conseiller à la sécurité nationale l'année prochaine, ce spécialiste de 61 ans de l'Europe et du Moyen-Orient pourrait avoir une énorme influence, devenant à la fois l'architecte de la doctrine de la nouvelle administration et l'exécutant clé des décisions de politique étrangère", écrit le Wall Street Journal.
Alexandre Lemoine
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