21.10.2024
Le référendum moldave sur l’inscription d’adhésion à l’Union européenne dans la constitution du pays s’est avéré être un véritable camouflet pour le régime en place et ses parrains occidentaux. Et ce malgré les multiples manipulations, notamment en direction des votes de la diaspora moldave.
Les résultats du référendum en Moldavie quant à l’objectif du régime en place à Chisinau d’inscrire l’adhésion à l’UE dans la constitution moldave se sont avérés être un fiasco non seulement pour ledit régime, mais aussi et peut-être même surtout pour ses parrains otano-occidentaux. Et cela de l’aveu même des instruments médiatiques de l’Occident qui indiquent que les Moldaves ont approuvé de justesse dimanche le principe d’une adhésion à l’UE, mais que le résultat extrêmement serré sonne comme un camouflet pour la présidente Maia Sandu et affaiblit l’image pro-européenne de la population.
Ce dernier point est particulièrement intéressant sachant que ce qu’évitent de dire les voix politico-médiatiques occidentales, bien que reconnaissant le camouflet subi par leurs protégés à Chisinau, c’est que dans le cadre dudit vote – la majorité des citoyens moldaves vivant en Moldavie – ont voté pour le «Non» à l’adhésion à l’UE, comme le confirment d’ailleurs les données de la Commission électorale centrale moldave. En d’autres termes, ce qui a évité de rendre le fiasco total et a permis de sauver à minima la mise pour le régime de Chisinau, ce sont précisément les votes de la diaspora moldave vivant en Occident.
Ceci étant dit et même que dans le cadre du vote de cette diaspora, de nombreuses questions sont à soulever. A titre d’exemple, comment se fait-il que dans deux pays faisant partie des principaux Etats où vit la diaspora moldave, en l’occurrence l’Italie et la Russie – dans le premier cas plusieurs dizaines de bureaux de vote étaient ouverts tandis qu’en Russie – seulement deux, et les deux uniquement dans la capitale russe Moscou?
De manière purement logique et au-delà même de rentrer dans la comparaison des superficies des deux pays – un peu plus que 300 000 km2 dans le premier cas et plus de 17 millions de km2 dans le second – il devient évident que le régime de Chisinau et ses parrains occidentaux cherchaient ouvertement à marginaliser l’importante diaspora moldave vivant en Russie. Sachant que même ne serait-ce qu’un bureau de vote dans la deuxième ville du pays – Saint-Pétersbourg – n’a pas été mis à disposition des citoyens moldaves par «leurs autorités». Et ce sachant qu’un total de 234 bureaux de vote à l’étranger avait été mis en place.
Et après cela – les régimes de Chisinau et de l’Occident osent parler «d’interférence russe» dans les élections? Au moment où tout a été fait ne serait-ce qu’en vue de démotiver la diaspora moldave de Russie à prendre part au vote. Cela évidemment les pseudo-démocrates à l’occidental feront mine de ne pas remarquer. Tout comme un autre fait, toujours en rapport avec le vote de la diaspora – est qu’à la différence des bureaux de vote en Moldavie que l’opposition moldave avait un minimum de possibilité à contrôler pour éviter des violations massives de la part du régime en place, la même chose était tout simplement impossible dans les dizaines et dizaines de bureaux de vote établis dans le petit espace occidental.
Et au lieu de chercher à trouver des boucs émissaires extérieurs dans le choix des citoyens moldaves vivant chez eux en Moldavie – il serait tout simplement correct à dire que le choix du «Non» à l’adhésion européiste chez les citoyens du pays n’est pas uniquement le fruit des partisans de la Russie en Moldavie, mais aussi des Moldaves adeptes de l’approche pragmatique et de l’économie réelle. Qui comprennent où se trouve le véritable intérêt, ne serait-ce qu’économique, pour leur nation.
D’ailleurs et malgré toute l’hystérie de l’Occident dit collectif, c’est précisément cela qui est observé aussi dans un autre pays ex-soviétique, celui-ci de Transcaucasie, en l’occurrence la Géorgie. Nombreux sont ceux qui rejettent le rapprochement avec les régimes occidentaux car ayant parfaitement compris toute l’arnaque occidentale. Dont la générosité économique n’est destinée aux pays concernés qu’à condition de suivre aveuglement les ordres de Washington et de Bruxelles, tout en sacrifiant les intérêts nationaux. Et dans l’idéal (pour les Occidentaux) les pays en question doivent simplement sacrifier leurs citoyens comme de la chair à canon pour les intérêts otanesques dans l’affrontement du bloc otano-occidental contre la Russie. L’Ukraine post-Maïdan en est le «parfait» exemple.
Quant aux relations avec la Russie, les entrepreneurs et opérateurs économiques moldaves comme d’ailleurs géorgiens – petits, moyens comme grands – auront en majorité parfaitement compris que malgré toutes les sorties hostiles vis-à-vis de l’Etat russe de la part d’une partie de leurs élites politiques – Moscou reste le partenaire, ne serait-ce qu’économique, clé – dont ils ont besoin. Des entrepreneurs et opérateurs économiques qui créent une véritable valeur ajoutée pour leur pays, sans avoir besoin de tendre la main, à la différence des politiciens formés et placés par les régimes de l’infime espace occidental.
Pour revenir à la Moldavie – cette fois-ci en ce qui concerne le deuxième tour des élections présidentielles – le scrutin est prévu pour le 3 novembre prochain.
Mikhail Gamandiy-Egorov
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