08.11.2024
Durant les élections US, les médias occidentaux ont partagé les informations relayées par les médias US, répétant les avertissements des services US où la Russie, la Chine et l’Iran mèneraient des actions de déstabilisation. Pourtant, à étudier de plus prêt les documents des agences US, il est force de constater que tout cela s’apparente à une campagne d’infotainment.
Les services de renseignement américains ont exprimé leurs préoccupations, mais ils ont reconnu qu'il n'y avait pas d'informations précises sur l'intention de s'immiscer dans les élections depuis l'étranger. Comme à l’image de BFMTV, les médias occidentaux, ont relayé des accusations sans en avoir les preuves sur la responsabilité de la Russie dans des tentatives de déstabilisation et d’ingérence durant les élections US. «Élection américaine: des bureaux de vote visés par des alertes à la bombe, la Russie pointée du doigt», a titré le média français.
Observateur Continental a consulté les rapports du bureau du National Intelligence. «La IC [communauté du renseignement] ne dispose d’aucune information indiquant qu’un acteur étranger aurait l’intention de compromettre l’intégrité du processus d’administration électorale», stipule le document de l’ensemble des services secrets US qui comprend: «Deux agences indépendantes: le Bureau du directeur du renseignement national (ODNI) et la Central Intelligence Agency (CIA); Neuf éléments du ministère de la Défense: la Defense Intelligence Agency (DIA), la National Security Agency (NSA), la National Geospatial-Intelligence Agency (NGA), le National Reconnaissance Office (NRO) et les éléments de renseignement des cinq services du DoD: l’armée de terre, la marine, le corps des Marines, l’armée de l’air et la force spatiale. Sept éléments d’autres ministères et agences: le Bureau du renseignement et du contre-espionnage du ministère de l’Énergie; le Bureau du renseignement et de l’analyse du ministère de la Sécurité intérieure et le Service de renseignement de la Garde côtière américaine; le Bureau fédéral d’enquête du ministère de la Justice et le Bureau du renseignement de la sécurité nationale de la Drug Enforcement Administration; le Bureau du renseignement et de la recherche du département d’État; et le Bureau du renseignement et de l’analyse du ministère du Trésor». Pourtant, cet infotainment a été répété par les médias occidentaux.
Moscou, Beijing et Téhéran nient de telles accusations. Les autorités russes, les représentants des gouvernements iranien et chinois réfutent les soupçons et les accusations des autorités américaines d'avoir l'intention d'influencer le processus électoral ou de s'ingérer de toute autre manière dans les affaires intérieures des États-Unis. Sergueï Riabkov, vice-Ministre des Affaires étrangères de Russie, a répondu aux accusations des médias occidentaux dans un entretien donné à Tass en mai dernier quand l’Occident agitait déjà une menace russe: «Moscou n’a jamais interféré dans les campagnes électorales d’aucun pays, y compris des États-Unis, et n’a pas l’intention de le faire à l’avenir».
Le Kremlin, très tôt, a, lui, qualifié les rapports d'ingérence russe dans les élections comme étant les effets de la paranoïa et que ces allégations n'ont rien à voir avec la réalité. Les informations faisant état d’une ingérence russe dans la prochaine élection présidentielle américaine sont paranoïaques et n’ont rien à voir avec la vérité, avait déjà tenu à faire savoir le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en 2020. «Nous avons vu les messages. Mais on ne peut que l’appeler être que des canulars. Parce que ce n'est pas la première fois, c'est déjà toute une tendance», a-t-il précisé de nouveau.
Par ailleurs, le porte-parole du président russe dément l'information selon laquelle la Russie pourrait envoyer des avions avec certains dispositifs incendiaires aux États-Unis comme cela a été, aussi, rapporté https://www.wsj.com/world/russia-plot-us-planes-incendiary-devices-de3b8c0a dans plusieurs médias occidentaux.
Les agences des services secrets US utilisent les médias comme des armes par le truchement d’annonces qui ne sont pas des informations, mais de l’infotainment car la guerre se déroule sur le parquet des médias qui touchent directement les lecteurs. Les médias occidentaux sautent dessus pour vendre plus, mais aussi pour servir les services secrets. Le célèbre journaliste allemand, Udo Ulfkotte, qui fut attaché à la rédaction du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, a révélé au monde dans son livre Les journalistes achetés (Gekaufte Journalisten) comment la CIA opère pour recruter des journalistes des médias et pour faire passer ses publications sous la signature de journalistes en fonction.
Les services secrets «soudoient les journalistes pour qu'ils écrivent des articles dénués de vérité, de faits et à connotation résolument pro-occidentale et pro-OTAN, autrement dit de propagande. Dans son livre [Udo] Ulfkotte explique en détail le fonctionnement de la campagne de propagande des États-Unis et de l'OTAN et comment le non-respect de cette campagne par un journaliste peut coûter sa carrière», souligne le synopsis du livre éponyme.
Pierre Duval
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