Mercredi soir, la Chambre des représentants des États-Unis a pris des sanctions contre des entreprises qui fabriquent et posent le gazoduc sur le fond de la mer Baltique. Cette loi a été votée au moment d'un vote par les députés sur un ensemble de budget de défense (Loi d'autorisation de la Défense nationale, NDAA) dans lequel la loi sur les sanctions avait été rajoutée.
Le président américain Donald Trump, les démocrates et républicains au Congrès condamnent Nord Stream 2 à l'unanimité. Le Congrès veut maintenant arrêter le gazoduc de la mer Baltique avec des sanctions - peu de temps avant l'achèvement du projet. Il y a 2 mois, les commissions des affaires étrangères de la Chambre et du Sénat avaient déjà adopté des projets de loi avec des sanctions à grande échelle sur Nord Stream.
Il est prévu que le Sénat adoptera le paquet législatif avant le début de la pause de session à la fin de la semaine prochaine. Un rendez-vous n'a pas encore été déterminé. La Maison Blanche a déjà clairement indiqué que le président américain Donald Trump signera le paquet législatif.
La loi prévoit que le secrétaire d'État américain, en consultation avec le ministre des Finances, fera un rapport au Congrès dans un délai de 60 jours sur les navires utilisés et les sociétés qui les ont fournis. A l'encontre des managers des sociétés et leurs actionnaires majoritaires des interdictions de se rendre aux Etats-Unis doivent être appliquées. Les visas valides actuellement pour les Etats-Unis doivent être retirés. Les transactions des personnes touchées, qui sont en possession ou qui ont des intérêts financiers aux Etats-Unis, doivent être bloqués.
Le gouvernement allemand a condamné jeudi le vote aux Etats-Unis d'un projet de loi imposant des sanctions aux entreprises collaborant au gazoduc controversé Nord Stream 2, jugé crucial pour l'approvisionnement énergétique du pays. «La politique énergétique européenne est décidée en Europe et non aux États-Unis. Nous rejetons par principe les interventions et les sanctions extérieures ayant des effets extraterritoriaux», a affirmé sur Twitter le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas.
Nord Stream 2, censé doubler les livraisons de gaz naturel russe vers l'Allemagne en passant sous la mer Baltique mais en contournant l'Ukraine, prévoit d'entrer en service fin 2019.
Déjà construit à plus de 80%, le gazoduc représente un investissement d'une dizaine de milliards d'euros financé pour moitié par Gazprom et l'autre moitié par cinq sociétés européennes (OMV, Wintershall Dea, Engie, Uniper et Shell).