Critiqué par certaines associations féministes pour d'anciens propos sur le mouvement #MeToo, le garde des Sceaux a déclaré être féministe. «La guerre des sexes, je trouve qu'elle est inutile», déclare le ministre de la Justice.
Éric Dupond-Moretti a assuré ce dimanche soir sur France 2 être «féministe» et «pour une égalité absolue des droits des hommes et des droits des femmes».
«J'ai dit que j'étais pour une égalité absolue des droits des hommes et des droits des femmes et notamment sur le domaine salarial, et sur cette question, je suis féministe et je le dis, sans avoir à rougir, je suis féministe», a-t-il répété dans l'interview au journal de 20h00 sur France 2. L'arrivée d'Éric Dupond-Moretti place Vendôme a provoqué autant de surprise que d'inquiétude, voire de défiance, dans la magistrature et les associations féministes déçues par ses critiques du mouvement #MeToo.
«J'ai dit que #MeToo avait libéré la parole de la femme et que c'était un bien, j'ai dit aussi qu'il fallait absolument, et je l'ai écrit, permettre aux femmes les plus timorées de dire les choses. J'ai dit qu'il fallait condamner les salauds qui se tenaient mal avec les femmes», a-t-il ajouté.
Éric Dupond-Moretti a après nuancé: «Mais pour autant, j'ai ajouté que la justice ne se rendait pas sur les réseaux sociaux, que la toile ne pouvait pas être le réceptacle de ces plaintes, que la justice devait intervenir et j'ai dit aussi qu'il était arrivé que des hommes soient accusés à tort», a-t-il expliqué.
«Je ne veux pas vivre la moralisation comme on la connaît aux États-Unis (...). Je veux qu'un homme puisse prendre un ascenseur avec une femme, et la guerre des sexes, je trouve qu'elle est inutile», a-t-il estimé, précisant que «le féminisme, c'est une très grande cause mais il est dévoyé quand il est excessif».
Questionné sur l'accusation de viol qui cible Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, Éric Dupond-Moretti a assuré ne pas connaître «le dossier de M. Gérald Darmanin» car: «Je dis qu'il est présumé innocent, que ça n'est pas une règle mineure, que ça n'est pas une règle accessoire, c'est la Constitution», a-t-il martelé. «Ça concerne tout le monde, la présomption d'innocence, et les Français ont beaucoup de mal avec ça», a-t-il lancé.