Mercredi, l'opposition s'est félicitée du coup d'Etat militaire en estimant qu'il avait «parachevé» sa lutte pour obtenir le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta.
Mercredi 19 août, le colonel séditieux de l'armée malienne, Assimi Goita, s'est présenté comme le nouvel homme fort à Bamako en déclarant à la presse au lendemain du coup d'Etat ayant renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta: «Je me présente: je suis le colonel Assimi Goita, le président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP)». Il a jugé que son pays se trouvait «dans une situation de crise socio-politique, sécuritaire» et n'avait «plus le droit à l'erreur».
Mercredi, l'opposition s'est félicitée du coup d'Etat militaire en estimant qu'il avait «parachevé» son combat pour obtenir le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta tout en se disant prête à élaborer avec la junte une transition politique. Elle s'est dite prête à fêter vendredi «la victoire du peuple malien».
La coalition d'opposition du M5-RFP a affirmé dans un communiqué qu'elle «prend acte de l'engagement» du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) créé par les militaires désormais au pouvoir dans l'objectif «d'ouvrir une transition politique civile».
Le nouveau chef autoproclamé ne pourra pas s'appuyer sur le soutien de la communauté internationale qui a de manière unanime condamné le putsch en réclamant le retour à l'ordre constitutionnel et la libération du président Keïta arrêté mardi par les militaires séditieux.
L'officier est issu du Prytanée militaire de Kati, dans la banlieue de Bamako, qui forme les meilleurs éléments de l'armée et est également diplômé de l'Ecole inter-armes de Koulikoro, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale. Il était jusqu'ici le patron des Forces spéciales maliennes basées dans le centre du pays, une région en proie depuis 2015 à des violences djihadistes et intercommunautaires, ont indiqué des membres de son entourage, qui le disent «très rigoureux».
Les pays membres du Conseil de sécurité de l'Onu ont réclamé la libération «immédiate» du président putsché et «souligné la nécessité pressante de rétablir l'Etat de droit et d'aller vers un retour de l'ordre constitutionnel».
L'UA a suspendu le Mali «jusqu'au retour de l'ordre constitutionnel» et demandé «la libération du président, du premier ministre et des autres responsables du gouvernement arrêtés par la force par l'armée».
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui a prévu de tenir jeudi une réunion extraordinaire de ses chefs d'Etat sur la situation au Mali et qui a aussi suspendu ce pays avant une réunion jeudi en vidéoconférence, a tenté sans succès de trouver une solution à la crise qui frappe ce pays depuis juin.