Le premier appareil est arrivé le 6 août dernier sur la base aérienne 105 d’Evreux avec plus de 18 mois de retard sur le calendrier initial. Le deuxième appareil devrait arriver en novembre prochain.
Le lieutenant-colonel Edouard, commandant de l’escadron électronique aéroporté 1/54 Dunkerque, qui mettra en œuvre l’appareil, explique dans Air Actualités que « nous amorçons une phase d’expérimentation qui permettra d’annoncer sa mise en œuvre opérationnelle à l’été 2021».
En 2023, c'est un troisième Vador qui devrait être livré avec cinq autres d’ici à 2030. Le coût du projet est estimé à 125 millions d’euros, un chiffre qui ne couvre certainement que les deux premiers appareils.
Avec des turbopropulseurs de 17 mètres d’envergure, il va renforcer les capacités de surveillance et de renseignement des forces françaises. Celles-ci comptent déjà sur les avions Transall Gabriel, les chasseurs Rafale ou encore les Atlantique 2 de la Marine nationale. Avec Vador, l’idée est d'avoir un appui complémentaire, à faible empreinte logistique, qui peut être envoyé vite et discrètement sur les zones ciblées qui sont les théâtres d’opérations extérieures de l’armée française évidemment, le territoire national pour des missions de posture permanente de sûreté aérienne, mais aussi sur des zones grises, comme la Libye, où la France n’est pas officiellement présente.
Pour ces missions sensibles, les armées, la DGSE et la DRM (Direction du renseignement militaire), employaient jusqu'à présent à un prestataire luxembourgeois discret, CAE Aviation, spécialiste de la location d’avions ISR (Intelligence, surveillance, reconnaissance). Cette collaboration avait été découverte de manière dramatique le 24 octobre 2016 avec le crash d'un Fairchild Metroliner loué par la DGSE à CAE Aviation. L'appareil s'était écrasé quelques secondes après son décollage de Malte, provoquant la mort des deux pilotes employés par CAE et trois agents de la direction technique de la DGSE.
Le Vador (Vecteur aéroporté de désignation, d'observation et de reconnaissance) a pour objectif de réduire la dépendance envers des opérateurs extérieurs.