Mardi 22 septembre, Florence Parly, la ministre des Armées, a reconnu s'être trompée devant la commission d'enquête du Sénat sur le Covid-19, en mars dernier, en affirmant que les militaires de la base aérienne de Creil (Oise) avaient été testés et confinés au retour d'une mission à Wuhan (Chine), l'épicentre de la pandémie de Covid-19.
Pour Olivier Paccaud, sénateur LR de l'Oise, la base de Creil a été une source de contamination importante de son département avec plusieurs clusters au début de l'épidémie.
La ministre indiquait le 4 mars dernier sur France 2 que les 18 militaires en question «avaient été testés et confinés».
Devant cette commission d'enquête, le Colonel Bruno Cunat, ancien commandant de la base aérienne 110 de Creil, a affirmé le 9 septembre dernier que les militaires n'avaient pas été testés avant leur retour sur la base. Olivier Paccaud a donc interrogé Florence Parly: «Maintenez-vous que ces personnels ont été testés et confinés? N'y a-t-il pas eu négligence dans la façon dont ces militaires ont été traités à leur retour de Wuhan?»
«J'ai juré de dire toute la vérité et donc je me dois de vous dire que j'ai dit quelque chose d'inexact le 4 mars à France 2», a reconnu la ministre en précisant que «c'était un raccourci. Ce qui s'est passé, c'est que les équipages ont été soumis à un protocole sanitaire extrêmement strict mais qui en effet ne comprenait pas à l'époque de tests (…) N'étant pas médecin, je vous prie d'excuser le caractère un
peu raccourci de ma formule».
S'appuyant sur l'enquête épidémiologique de la santé publique et du service de santé des armées, Florence Parly a, comme le colonel Cunat, estimé que cette hypothèse «était très peu probable» car les personnels de l'Esterel (avion de rapatriement) ne sont pas descendus de l'avion à Wuhan et portaient des équipements en respectant les distances de sécurité. La ministre a précisé que des cas de Covid-19 «sont survenus avant de survenir dans la base» à Crépy-en Valois en insistant que «non, définitivement non, la base militaire de Creil n'est pas à l'origine d'un cluster dans l'Oise».
Olivier Paccaud n'a pas été convaincu par les arguments de Florence Parly et s'interroge sur le lien entre 21 cas de Covid-19 du lycée Jean Monnet de Crépy-en-Valois et des matelots de la base qui avaient un partenariat citoyen avec une classe de l'établissement scolaire. Huit de ces matelots s'étaient rendus au lycée les 5 et 6 février. «Je suis navré de vous dire que ce rapport ne mentionne pas la présence de ces
matelots (…) à partir de là, on peut, malheureusement suspecter beaucoup de choses (…)», a répondu le sénateur à la ministre.