Ce jeudi, la cour d'appel de Paris a, selon l'AFP citant des sources proches du dossier, rejeté l'essentiel des recours déposés par le camp de Nicolas Sarkozy qui contestait la validité de l'enquête sur des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
L'ex-chef de l'Etat et plusieurs de ses proches mis en cause dans l'enquête avaient saisi la cour d'appel de Paris. Mais, la chambre de l'instruction a validé les investigations lancées, il y a huit ans dans ce dossier. Cependant, la défense peut encore se pourvoir en cassation. La cour a uniquement annulé partiellement un des motifs de mise en examen de Nicolas Sarkozy pour violation du code électoral.
Me Francis Szpiner, un des avocats de l'homme d'affaires, Alexandre Djouhri, mis en examen depuis janvier dans cette enquête a répondu qu' «on voit bien que le corporatisme judiciaire existe parce que, dans un dossier ni fait ni à faire qui est un scandale (…), la chambre de l'instruction vient de couvrir des nullités de procédure qui montrent qu'il n'y a plus de Code de procédure pénale en France».
Me Jean-Marc Delas, un autre de ses avocats a rajouté: «De voir que tous les moyens sont rejetés est quand même très inquiétant, ce qui veut dire que les avocats ont toujours tort et le parquet général, toujours raison» en rajoutant que «c'est stupéfiant dans un dossier de cette nature qui depuis le départ est un fiasco judiciaire construit sur du sable, le fantasme est encore aujourd'hui présent».
L'avocat de l'ONG Sherpa, Me Vincent Brengarth, dont la constitution de partie civile était contestée par le camp Sarkozy, a, lui, exprimé sa «satisfaction» à l'AFP: «Je pense que les juges ont su résister à des pressions de toutes sortes».
Durant l'entre-deux tours de la présidentielle, Mediapart avait débuté l'enquête après la publication en 2012 d'un document devant prouver que la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy avait été financée par Mouammar Kadhafi. L'ex-président avait accusé Mediapart d'avoir publié un faux document. Mais son recours avait été rejeté.
L'homme d'affaires Ziad Takieddine a affirmé en novembre 2016, avoir remis, entre fin 2006 et début 2007, cinq millions d'euros à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, et à son directeur de cabinet Claude Guéant.
Les magistrats ont réuni durant sept ans de travail une quantité d'indices qui ont donné forme à cette thèse. Cependant, aucune preuve matérielle n'a été retrouvée, même si des mouvements de fonds suspects ont conduit à neuf mises en examen à ce jour.