Ce mardi, Emmanuel Macron, face à Svetlana Tikhanovskaïa, s'est engagé à tenter de trouver une issue à la crise politique en Biélorussie, en demandant à la Russie à faire pression sur Loukachenko.
La rencontre, qui a eu lieu à huis clos dans l'hôtel de Vilnius où le président français a passé la nuit, a duré près de 45 minutes. Svetlana Tikhanovskaïa, l'opposante au président de Biélorussie, Alexandre Loukachenko, avait exprimé ces jours derniers le souhait de voir la France intervenir dans la politique concernant Minsk. Ce mardi matin, elle a relaté «les souffrances du peuple biélorusse» et «elle a aussi» selon Franak Viacorka, l'un de ses proches conseillers, «appelé à la mise en place d'une médiation internationale dans laquelle la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la Russie et l'Allemagne pourraient jouer un rôle actif».
Svetlana Tikhanovskaïa a également fait part de son intention de prononcer un discours devant le Parlement français, en déclarant à l'issue de sa rencontre avec le président français: «Nous avons reçu une invitation à prendre la parole devant le Parlement français et nous l'avons acceptée».
Durant une conférence de presse commune avec son hôte lituanien, Gitanas Nauseda, la veille au soir, Emmanuel Macron avait apporté une réponse ambiguë à son appel à l'aide. Il avait déclaré, avant de préciser qu'il privilégie des pourparlers conduits sous le patronage de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), que «la France, qui est toujours du côté des combattants de la liberté (…), fera tout ce qu'elle peut pour qu'une médiation voie le jour».
Svetlana Tikhanovskaïa, qui a dû fuir son pays par crainte d'être arrêtée après le scrutin du 9 août, dont elle rejette les résultats officiels (Alexandre Loukachenko a remporté 80% des suffrages), a déclaré que «nous avons eu une rencontre formidable» et rajouté que «le président français est une personnalité formidable», «il nous a promis de faire tout son possible pour appuyer les négociations et nous a dit que le temps est crucial parce que beaucoup de gens sont en train de souffrir à cause de ce régime. Un grand nombre de Biélorusses sont en prison, et nous ferons tout pour aider à faire libérer ces prisonniers politiques».
Le président français se montre prudent sur ce dossier en précisant lundi soir qu'«il faut éviter une géopolitisation du conflit, éviter toute intrusion étrangère». Alexandre Loukachenko accuse depuis plusieurs semaines les Occidentaux, Lituanie et Pologne en première position, de diriger les manifestations à distance, en expliquant que cette crise est une lutte d'influence entre l'Europe et la Russie. La France estime qu'il est important de ne pas donner à Moscou le prétexte qui pourrait justifier une intervention plus directe au secours du régime de Minsk.