Le ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance Bruno Le Maire estime que ce n'est pas à une entreprise privée de prendre ce genre de décision et dénonce une «oligarchie digitale» qui menace les démocraties.
Le ministre a déclaré «ce qui me choque» dans la fermeture du compte Twitter de Donald Trump, «c'est que ce soit Twitter qui ferme». Le réseau social, qui a été pendant des années le moyen de communication préféré du président sortant américain, a décidé vendredi 8 janvier de fermer définitivement son compte.
Bruno Le Maire a martelé que «la régulation des gens du numérique ne peut pas se faire par l'oligarchie numérique elle-même» et que «l'oligarchie digitale est une des menaces qui pèsent sur les Etats et sur les démocraties», en rajoutant que «la régulation est nécessaire, mais doit se faire par le peuple souverain, par les Etats et par la justice».
L'irruption de partisans du président au Capitole deux jours avant a motivé cette décision. Twitter a indiqué prendre cette mesure inédite face au «risque de nouvelles incitations à la violence». Facebook, Instagram, Twitch ou Snapchat ont de leur côté suspendu pour une durée indéterminée le profil du président américain sortant.
Le spécialiste des réseaux sociaux et enseignant à Sciences Po Paris, Fabrice Epelboin, a souligné qu'il s'agit «clairement de censure».
Bruno Le Maire en profite pour faire la différence avec la situation en France en disant: «Cela confirme la fierté que j'aie à servir un président de la République qui croit à la raison, qui croit fondamentalement en la vérité et qui croit qu'il faut argumenter, convaincre quand on fait de la politique».