Le président du MoDem, François Bayrou, a annoncé ce mercredi soir dans un message sur Twitter la mort de Marielle de Sarnez, vice-présidente de ce parti. La députée et ancienne ministre avait 69 ans.
«Voici le jour en trop. Marielle, si talentueuse et si courageuse, Marielle de Sarnez vient de partir. Notre chagrin est immense», a écrit sur Twitter celui dont elle a accompagné et encouragé la carrière pendant plus de trente ans.
Marielle de Sarnez, souffrait d'une leucémie, et elle est morte mercredi à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. Députée MoDem et ancienne ministre des Affaires européennes d'Emmanuel Macron, elle était présidente de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.
Marielle de Sarnez a partagé sa vie politique entre Paris et l'Europe. Elue municipale à Paris, après avoir fait alliance avec Nathalie Kosciusko-Morizet, elle a aussi été députée européenne de 1999 à 2017. Dans le premier gouvernement d'Edouard Philippe, sa nomination en mai 2017 comme ministre des affaires européennes aurait dû être le couronnement de sa carrière. Elle n'y restera en poste qu'un mois et quatre jours. L'ouverture en juin suivant d'une enquête préliminaire du parquet dans l'affaire des emplois présumés fictifs des assistants des députés européens du parti centriste la poussé à démissionner tout comme François Bayrou, bref ministre de la Justice.
Investie aux législatives par LREM dans la foulée, elle devient députée de Paris (11e circonscription) et prend la présidence de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée. En décembre 2019, elle a été mise en examen comme eurodéputée pour «détournement de fonds publics», pour avoir utilisé son ancienne assistante Karine Aouadj à des tâches personnelles bien qu'elle fut rémunérée sur des fonds européens.
Reconduite en décembre 2020 à la fonction de 1ere vice-présidente du MoDem, elle était très proche de son président François Bayrou. «Marielle, c'est mon alter ego. Elle est la personne de ma vie politique dans le jugement de laquelle j'ai le plus confiance. Sa boussole est juste à 95%», disait en 2017 celui qui est devenu depuis Haut-commissaire au Plan en rajoutant que: «Notre relation est humaine avant d'être professionnelle. Sa présence m'est tout à fait précieuse. On parle de tout et la plupart du temps, on se comprend sans avoir besoin de rien se dire. Nous avons des intuitions accordées».
Marielle de Sarnez, née à Paris dans le VIIIe arrondissement, a mené une grande partie de sa carrière dans la capitale. Entrée en politique en 1973 avec un simple bac comme simple secrétaire à mi-temps chez les jeunes républicains, elle est plongée dans le bain électoral un an plus tard en soutenant la campagne présidentielle de Valéry Giscard d'Estaing.
Présidente de la fédération UDF de Paris en 2006 puis du MoDem Paris en 2008, elle a été élue conseillère de Paris en 2001 dans le XIVe arrondissement sur une liste d'union RPR-UDF. Battue aux législatives en 2007, Marielle de Sarnez retrouvera en 2008 un siège au Conseil de Paris sur une liste MoDem (9,08% aux municipales) avant de démissionner en avril 2010 pour se consacrer à son mandat d'eurodéputée.
Cette femme, oeuvrant dans l'ombre des grands combats présidentiels de François Bayrou, a été souvent décrite comme autoritaire par certains des anciens amis du leader centriste.
Jean-Luc Bennahmias, qui a quitté le MoDem au moment de l'alliance avec l'UDI de Jean-Louis Borloo en vue des européennes de 2014, disait en 2017: «Elle a de l'autorité», mais «pour se faire une place dans ce monde politique de mecs, elle n'avait pas le choix».
En juillet 2009, elle avait défendu à Marseille le principe d'une ouverture du centre à gauche, lors d'ateliers d'été du courant «L'espoir à gauche» du socialiste Vincent Peillon. De nombreuses personnes pensent que cela fut l'acte fondateur de l'évolution du parti centriste qui a conduit François Bayrou à faire le saut en 2012 en choisissant François Hollande au second tour de la présidentielle.