D'après l'agence de presse internationale Reuters, citant des sources diplomatiques et officielles de l'UE, on apprend que dans les coulisses, l'UE se tourne vers l'injection du Sputnik V de Moscou alors qu'elle tente de remettre sur pied ses efforts pour vacciner ses 450 millions de citoyens.
Publiquement, l'Union européenne a rejeté la campagne mondiale d'approvisionnement en vaccins contre le coronavirus provenant de la Russie, comme un coup de propagande d'un régime indésirable, écrit Reuters.
Un responsable de l'UE qui négocie avec les fabricants de vaccins au nom de l'UE a déclaré à Reuters que les gouvernements de l'UE envisageaient de lancer des pourparlers avec les développeurs de Sputnik V et qu'il faudrait des demandes de quatre Etats de l'UE pour lancer le processus.
La Hongrie et la Slovaquie ont déjà acheté le vaccin russe, la République tchèque est intéressée et le responsable de l’UE a déclaré que l’Italie envisageait d’utiliser le plus grand bioréacteur producteur de vaccins du pays dans une usine ReiThera près de Rome pour fabriquer du Sputnik V. La production débutera au mois de juillet, a expliqué la Chambre de commerce italo-russe (CCIR).
L'UE a signé des accords avec six fabricants de vaccins occidentaux et a entamé des pourparlers avec deux autres. Elle a approuvé quatre vaccins à ce jour, mais des problèmes de production ont ralenti sa campagne de vaccination et certains Etats membres recherchent leurs propres solutions.
Reuters précise que si Sputnik V rejoignait l’arsenal de vaccins de l’UE, ce serait un triomphe diplomatique pour la Russie, dont le commerce avec l'UE est entravé depuis des années par des sanctions pour son annexion de la Crimée et son intervention dans l’est de l’Ukraine et cela risquerait également de diviser l'UE entre ces Etats fermement opposés à donner à Moscou une quelconque victoire et ceux en faveur de montrer que Bruxelles peut coopérer avec le Kremlin.
La décision sur la livraison du vaccin Sputnik V à l'UE peut être prise dès le moi de mai, selon l'agence. Le 4 mars, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a lancé ne procédure de vérification du vaccin russe.
Le vaccin Sputnik V est déjà enregistré dans plus d’une 50 de pays, dont les pays d’Amérique du Nord et du Sud, du Moyen-Orient, d’Europe, d’Asie et d’Afrique.