Jeudi 8 avril Emmanuel Macron a annoncé sa volonté de «supprimer l’ENA» la remplacer par un nouvel Institut du Service public (ISP).
Emmanuel Macron a présenté sa réforme de la haute fonction publique devant environ 600 cadres de la haute administration réunis jeudi à l'Elysée en vidéoconférence.
Il s'agit toujours de former des cadres de la haute fonction publique, mais Emmanuel Macron veut maintenant ouvrir le recrutement à des profils nouveaux, moderniser la formation, changer les pratiques et briser l'entre-soi dans lequel sont les étudiants.
Parmi les huit présidents qui se sont succédé depuis 1958, quatre sont énarques: Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac, François Hollande et Emmanuel Macron. «Là où l'ENA a fini par devenir une institution qui classe des individus, l'Institut du service public devra offrir à chaque étudiant des cours pour apprendre à faire, à diriger, à décider, à innover et donc bâtir une formation d'excellence reconnue sur le plan international», a déclaré le président français qui a parlé de «l'énarchie » qui alimente les doutes et les ressentiments à l'encontre de la classe dirigeante.
Cette réforme doit entrer en application dès 2022 et sera finalement très proche des préconisations du rapport Thiriez. Le nouvel institut proposera un « tronc commun » à 13 écoles de la haute fonction publique (magistrature, police, santé publique…) pour décloisonner. Le concours de l'ENA, qui recrute de nos jours 40 candidats, restera en place, avec une ouverture sociale. Le processus d'affectation à la sortie de l'école sera revu. L'Elysée explique que les premières affectations seront «focalisées sur l'opérationnel et le terrain » en ciblant les élèves les mieux classés.
En 2019, le président français s'était engagé à supprimer l'ENA, jugée trop déconnectée du terrain, qui forme les hauts fonctionnaires français.