Vingt-sept ans après le génocide rwandais, le président français, Emmanuel Macron, a prononcé une allocution solennelle à Kigali.
Le président français, Emmanuel Macron accuse jeudi 27 mai la France d’avoir eu des «responsabilités lourdes et accablantes» dans le génocide rwandais de 1994 dans le but de finaliser la réconciliation entre les deux pays.
Dans un discours très attendu, à l'issue d'une visite au Mémorial du génocide rwandais à Kigali, il a lancé: «Je viens reconnaître nos responsabilités».
Ce jeudi 27 mai, Emmanuel Macron, en visite au Rwanda , a officiellement reconnu la responsabilité de la France dans le génocide rwandais.
Selon lui , «c’est aux hommes qu’il appartient de briser le silence. Et c’est au nom de la vie que nous devons dire, nommer, reconnaître», ce qui explique son voyage et ses déclarations.
«La France a un rôle, une histoire, une responsabilité politique au Rwanda. Elle a un devoir: celui de regarder l’Histoire en face et de reconnaître la part de souffrance qu’elle a infligée au peuple rwandais en faisant trop longtemps prévaloir le silence sur l’examen de vérité», a déclaré le président français.
Il aussi précisé qu' «un génocide ne s’efface pas. Il est indélébile», rajoutant: «Reconnaître ce passé, notre responsabilité, est un geste sans contrepartie. Exigence envers nous-même et pour nous-même. Dette envers les victimes après tant de silences passés. Don envers les vivants dont nous pouvons, s’ils l’acceptent, encore apaiser la douleur».
La France avait déclaré ouvrir ses archives sur le génocide rwandais au public.
Le massacre avait fait plus de 800 000 morts, principalement des Tutsis et des Hutus qui ont tenté de les protéger.
Cette normalisation des relations entre les deux pays devrait se traduire par l'annonce, lors d'une conférence de presse commune avec le président rwandais Paul Kagame à la mi-journée, du retour d'un ambassadeur français à Kigali, où le poste était vacant depuis 2015.