L'armée de l'air française a reçu l'interdiction de survoler le territoire algérien.
L'Algérie a interdit le survol de son territoire aux avions militaires français, qui empruntent d'habitude son espace aérien pour rejoindre ou quitter la bande sahélo-saharienne, où sont déployées les troupes de l'opération antijihadiste Barkhane, a indiqué, dimanche 3 octobre, un porte-parole de l'état-major français, indique France 24 .
Cela a eu lieu après avoir rappelé son ambassadeur en France à la suite de propos critiques d'Emmanuel Macron.
Alger a annoncé, samedi, le «rappel immédiat pour consultation» de son ambassadeur à Paris, exprimant son «rejet catégorique» de déclarations attribuées au président français, Emmanuel Macron, évoquant notamment «un système politico-militaire» au pouvoir à Alger.
«Ce matin [dimanche matin], en déposant les plans de vol de deux avions, nous avons appris que les Algériens fermaient le survol de leur territoire aux avions militaires français», a indiqué France 24 en citant la déclaration du porte-parole de l'état-major, colonel Pascal Ianni à l'AFP.
Il a rajouté, en assurant que l'état-major français n'avait «pas d'inquiétude à ce stade»: «Cela perturbe très légèrement le flux de soutien, les avions doivent adapter leur plan de vol, mais cela n'affecte ni les opérations ni les missions de renseignement» menées par la France au Sahel».
Les relations entre Paris et Alger se sont fortement tendues ces derniers jours, alors qu'approche le 60e anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie et son indépendance.
D'après un article paru dans Le Monde relatant une rencontre entre Emmanuel Macron et de jeunes descendants de protagonistes de la guerre d'Algérie (1954-1962), le président français aurait estimé qu'après son indépendance en 1962, l'Algérie s'est construite sur «une rente mémorielle», entretenue par «le système politico-militaire».
D'après Le Monde, le président français a évoqué aussi «une histoire officielle totalement réécrite» qui «ne s'appuie pas sur des vérités» mais sur «un discours qui repose sur une haine de la France».
En outre, mercredi, l'ambassadeur de France, François Gouyette, avait été convoqué au ministère des Affaires étrangères algérien pour se voir notifier «une protestation formelle», après la décision de Paris de réduire de moitié les visas accordés aux Algériens souhaitant se rendre en France.