En lien avec l'Onu, le président français veut lancer «une initiative pour accompagner une démarche de souveraineté» tout en ayant l'intention d'aider le pays à réaffirmer sa «souveraineté» après des années de conflit.
Arrivant de Beyrouth, Emmanuel Macron ne passera que quelques heures à Bagdad où il sera reçu par les principaux responsables du pays. Il est le premier chef d'Etat étranger à se rendre en Irak depuis la nomination d'un nouveau premier ministre, Moustafa al-Kazimi, en mai dernier.
La présidence française n'a confirmé pour des raisons de sécurité à la dernière minute cette visite qui avait été annoncée par des responsables et des média irakiens. Lundi soir à Beyrouth, le président français a précisé qu'il lancerait à Bagdad, «en lien avec les Nations unies, une initiative pour accompagner une démarche de souveraineté».
Il avait expliqué vendredi à Paris que ce «combat pour la souveraineté de l'Irak est essentiel» pour permettre à «ce peuple et ce pays qui ont tant souffert» de «ne pas céder à la fatalité qui serait la domination par les puissances régionales et par le terrorisme islamiste» et qu'«il y a des dirigeants et un peuple qui sont conscients de cela et qui veulent prendre leur destin en main. Le rôle de la France est de les y aider».
Depuis des années, ce pays se trouve coincé entre Washington et Téhéran, ses deux partenaires les plus influents, devenant une position encore plus difficile à tenir à partir de 2018 avec la campagne de «pression maximale» exercée par les Etats-Unis avec Donald Trump contre l'Iran. L'Irak, qui a vu la montée en puissance l'an dernier d'un puissant mouvement de contestation populaire, fait aussi face à une conjoncture économique délicate.
L'Irak, qui est le deuxième plus important producteur de l'Opep, a été durement touché par la baisse des prix du pétrole. La pandémie de coronavirus a aussi aggravé les difficultés. A Bagdad, Emmanuel Macron devrait s'entretenir avec le premier ministre Kazimi mais aussi avec le président Barham Saleh, avant un déjeuner partagé avec d'autres responsables.
Sa visite devrait rapporter la parole de son chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian, qui, lors d'une visite en juillet, a souligné la nécessité pour l'Irak de «se dissocier des tensions de son voisinage». La ministre française des Armées, Florence Parly, a elle aussi le 27 août mené des entretiens à Bagdad et Erbil, capitale de la région kurde (nord) en rappelant notamment l'importance de poursuivre la lutte contre le groupe jihadiste État islamique (EI): «Nous sommes convaincus que le combat contre Daech (acronyme arabe de l'EI) n'est pas terminé. Nous sommes à vos côtés».