22.08.2024
La Hongrie refuse de justifier l’assouplissement des conditions d’entrée des ressortissants russes et biélorusses. Pour la Hongrie, les travailleurs migrants russes et biélorusses ne présentent pas de risque.
«Moins de 1% des citoyens russes et biélorusses vivant dans l'Union européenne vivent en Hongrie et beaucoup plus de personnes vivent en Allemagne, mais aussi en Espagne, en Italie, en Autriche, en République tchèque et en Pologne», a répondu Sándor Pintér, le ministre hongrois de l’Intérieur à l’UE.
«Le gouvernement hongrois maintient les contrôles de sécurité au même niveau que précédemment, et le nombre de ces citoyens ne présente pas de risque plus élevé que dans d'autres États membres», a-t-il rajouté dans sa lettre à l’UE .
La Hongrie précise que «le gouvernement ne s'attend pas à ce que le nombre de citoyens russes et biélorusses demandant une carte nationale dépasse largement le nombre de permis de séjour précédemment demandés».
«Comme par le passé, les mêmes contrôles de migration et de sécurité continueront d'être effectués à l'avenir, comme dans le cas d'autres demandes de permis de séjour»; «Elle continuera d'être stricte - de ce fait, selon l'argument du gouvernement [hongrois], ceux qui ont la carte nationale ne représentent pas une menace accrue pour la sécurité du reste de l'espace Schengen», stipule le ministère de l’Intérieur hongrois.
«Les Russes peuvent recevoir la carte nationale [en Hongrie] pour une durée maximale de deux ans, qui peut être prolongée», est-il précisé.
Le ministère de l’Intérieur hongrois martèle que «l'autorité de l'immigration surveille en permanence les listes de sanctions et que les personnes à ce sujet ne peuvent pas être délivrées avec le permis».
Le 1 août dernier, la commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, Ylva Johansson, avait envoyé une lettre à Sándor Pintér pour demander à Budapest des explications sur les changements apportés au système d’immigration du pays.
Bien que la délivrance de visas et de permis de séjour de longue durée relève de la compétence de chaque État membre, Ylva Johansson a souligné que «de tels systèmes doivent être soigneusement équilibrés afin de ne pas mettre en péril l’intégrité de notre espace commun sans contrôles aux frontières intérieures et de prendre dûment en compte les implications potentielles en matière de sécurité».
«L’extension du traitement facilité des demandes de permis de séjour et de travail pour les citoyens de Russie et de Biélorussie pourrait conduire à un contournement de facto des restrictions imposées par l’Union», ajoute-t-elle dans la lettre.
Alors que l’Europe renforce ses mesures contre Moscou, Budapest assouplit les restrictions d’entrée sur son territoire pour les citoyens russes et biélorusses. Une mesure synonyme de danger pour la sécurité européenne.
Peu après sa visite à Moscou pour rencontrer le président russe, Vladimir Poutine, dans le cadre de sa «mission pour la paix», Viktor Orbán a simplifié début de juillet les conditions d’entrée dans le pays pour les citoyens russes et biélorusses en les incluant dans le programme de «Carte Nationale», suscitant l’indignation de l’UE.
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