Après cinq ans d'exclusion, la Russie revient ce lundi 24 juin avec le vote favorable de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) qui se consacre à la défense des droits humains et de l'Etat de droit. L'Ukraine et des pays baltes protestent contre cette décision. L'Ukraine suspend son travail au sein de l'APCE. Konstantin Kossatchev, président de la commission des affaires internationales du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), dit «l'APCE reconnaît ainsi ses erreurs passées vis-à-vis de la Russie».
Un vote tumultueux. 118 voix contre 62 avec 10 abstentions ont validé le retour de la Russie au sein de l'Assemblée et donc le droit de vote des représentants russes. En 2014, les représentants russes furent privés des droits de vote à l'APCE. La Russie avait en toute logique suspendu sa participation à l'Assemblée et le versement de sa cotisation. Du fait de cette censure décidée par l'institution basée à Strasbourg, Moscou avait même expliqué qu'elle devait dans de telles conditions quitter de manière définitive l'APCE.
Amélie de Montchalin, la secrétaire d’Etat aux affaires européennes, a expliqué qu'à l'APCE «ici, nous ne traitons pas de géopolitique, les valeurs que nous défendons sont les valeurs des droits de l’homme». La sénatrice belge Petra De Sutter a constaté que les sanctions contre la Russie n'ont pas été efficaces et dit «il ne s’agit pas d’un débat pour ou contre la Russie». L'Ukraine, le Royaume-Uni et des représentants des pays baltes ont violemment contesté ce vote en faveur de la Russie. Volodymyr Ariev, chef de file des représentants des pays réfractaires au retour de la Russie a qualifié l'Assemblée d'être un «festival d’hypocrisie» car, toujours, selon Volodymyr Ariev, cité par Le Monde «Moscou n’applique que rarement les jugements de la CEDH». Pour les membres du groupe des pays dénonçant ce vote l'APCE perd sa crédibilité car les conditions pouvant permettre à un assouplissement des sanctions n'auraient pas été remplies avec la Crimée et le Donbass. «Le texte adopté lundi rend aussi plus difficile, à l’avenir, l’imposition d’éventuelles futures sanctions contre des pays membres» écrit Le Monde.
La délégation russe déjà à Strasbourg. «Nous allons à Strasbourg pour aider nos partenaires à surmonter la crise qui mine l’institution, qui semble s'ennuyer de nous», «aucune question en Europe ne peut être résolue sans le pays le plus grand», a notamment déclaré Piotr Tolstoï, membre de la délégation et vice-président de la Chambre basse du Parlement russe (Douma).
La délégation russe, qui devrait être constituée de 18 membres, serait composée de 4 représentants russes qui feraient l'objet de sanctions de la part de l'Union européenne. «En théorie ces 4 représentants auraient l'interdiction de venir sur le sol de l'Union européenne» écrit Le Monde https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/25/la-russie-autorisee-a-revenir-a-l-assemblee-du-conseil-de-l-europe-apres-cinq-annees-d-absence_5480958_3210.html?fbclid=IwAR1WWAh4XSTErqyrWx_M6sin5AZQzwq9whzKsERR1soRDn67jY5d4UJm_SY tout en avouant n'avoir pas obtenu la liste des représentants russes de cette délégation mais citant Piotr Tolstoï pour insinuer leur venu comme celle de représentants des territoires revendiqués par Kiev «non encore dévoilée, la liste des suppléants pourrait contenir des élus représentant la Crimée annexée» mais mettant le doigt sur l'incohérence de telles sanctions toujours en citant Piotr Tolstoï Le Monde écrit «comment examiner les droits humains en Crimée sans ses représentants? L’empêcher reviendrait à interdire les élus venant des territoires de l’ex-RDA». Le journal Le Monde, enfin, cite Konstantin Kossatchev, expliquant que l’APCE «reconnaît ainsi ses erreurs passées vis-à-vis de la Russie».