«L'élection en Grande-Bretagne montre que l'époque du type politique à la François Hollande ou celui d'Angela Merkel est révolue» se félicite Die Welt. Donald Trump, l'Etat d'Israël et les responsables à la tête de l'Union européenne réunis en sommet à Bruxelles saluent aussi cette victoire.
L'UE va négocier la relation commerciale avec le Royaume-Uni et avec les Etats-Unis. Depuis Bruxelles, Charles Michel, le président du Conseil européen dit espérer une «ratification rapide» de l’accord «afin que l’on puisse démarrer dans la sérénité, tranquillement, mais avec une grande détermination, la négociation sur la phase suivante». Ce vendredi les 27 dirigeants européens doivent donner l'ordre de mission à Michel Barnier, l'actuel négociateur de la Commission européenne sur le Brexit de négocier cette relation commerciale étroite avec le Royaume-Uni. Les responsables européens vont réaffirmer leur soutien à un «retrait ordonné» du Royaume-Uni sur la base de l'accord signé par Boris Johnson durant le sommet d'octobre.
Donald Trump veut tirer le Royaume-Uni vers les Etats-Unis pour faire fructifier des échanges commerciaux. Sur Twitter ce-dernier a déjà évoquer ses plans commerciaux avec le Royaume-Uni. «Félicitations à Boris Johnson pour son excellente victoir ! La Grande-Bretagne et les États-Unis seront désormais libres de conclure un nouvel accord commercial massif après le Brexit. Cet accord a le potentiel d'être beaucoup plus important et plus lucratif que tout accord qui pourrait être conclu avec l'UE» a tweeté le président américain.
Victoire du nationalisme ou du populisme. Après le «America First» voici l' «England First». Les nations s'engagent dans la rhétorique du «First». Le Sun, le tabloïd identique au Bild dans ses articles abrasifs, salue la victoire de Boris Johnson en titrant: «Nous avons été épargnés par un Premier ministre marxiste qui prévoyait de décimer la Grande-Bretagne dans quelques mois » https://www-thesun-co-uk.cdn.ampproject.org/v/s/www.thesun.co.uk/news/10541901/spared-marxist-pm-jeremy-corbyn-election/amp/?usqp=mq331AQCKAE%3D&_js_v=0.1#referrer=https%3A%2F%2Fwww.google.com&_tf=From%20%251%24s&share=https%3A%2F%2Fwww.thesun.co.uk%2Fnews%2F10541901%2Fspared-marxist-pm-jeremy-corbyn-election%2F . La peur d'un «marxiste» a fait basculer le Royaume-Uni dans le camp populo-nationaliste à la sauce libérale. Le soutien de Jeremy Corbyn pour la cause palestienne et pour les migrants avec son manque de position claire sur le Brexit au moment ou les citoyens britanniques ne supportaient plus cette situation pas du tout tranchée a causé la défaite massive de son parti politique au point d'atteindre un score mauvais datant de 1935. Les accusations d'antisémitisme contre le chef du Parti travailliste ont fini aussi par l'achever.
En Europe, tout comme au Royaume-Uni le populo-nationalisme est revenu sur la table des négociations politiques. Pourtant la pauvreté est très présente au Royaume-Uni et il est courant de voir des personnes pas du tout âgées édentées quand ces dernières éclatent de rire ou sont en train de vous parler. Le nombre de SDF dans les rues au Royaume-Uni que cela soit dans Londres, près de la Manche ou sur Glasgow, est aussi effrayant. Le journal Die Welt, lui, qui semble traduire la position de l'élite en Europe, jubile d'assister à la victoire par celle de Boris Johnson du libéralisme triomphant avec sa touche de populo-nationaliste et n'hésite pas à comparer Boris Johnson à Emmanuel Macron qui selon le journal allemand «est celui» en France qui «a brisé le système autodestructeur de découragement et de paralysie dans lequel les conservateurs et les socialistes étaient plongés» https://www.welt.de/debatte/kommentare/article204277966/Boris-Johnson-zeigt-wie-Volksparteien-im-21-Jahrhundert-siegen.html.
Olivier Renault