Suite aux récentes déclarations visant l’Afrique du Sud http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=1406 , ayant provoqué un tollé au sein de la population de la puissance africaine et membre des BRICS, le secrétaire d’Etat étasunien Mike Pompeo est passé à de nouvelles accusations, cette fois-ci contre la Chine. Pékin n’a pas manqué d’y réagir vivement.
Ainsi, la Chine a exprimé, mercredi, son fort mécontentement et sa ferme opposition face aux accusations infondées du secrétaire d’Etat US, Mike Pompeo, à l’encontre du travail de prévention et de contrôle de la Chine face au nouveau coronavirus (COVID-19) et a exhorté la partie américaine à abandonner son biais idéologique et à cesser de saper la confiance et la coopération mutuelle, annonce l’agence de presse nationale chinoise Xinhua.
Pompeo est allé à proférer des accusations à l’encontre de Pékin suite à l’expulsion du territoire chinois des journalistes de Wall Street Journal (WSJ). Une expulsion qui selon lui «exposait les problèmes dans la réponse de la Chine au COVID-19» et que «si la Chine permettait à ses propres journalistes et aux journalistes étrangers de parler librement, la Chine et les autres pays seraient beaucoup mieux préparés pour relever ce défi».
La réponse du porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Zhao Lijian ne s’est pas fait attendre. En voici les points essentiels:
«Au moment où le peuple chinois met tout en œuvre pour lutter contre l'épidémie, M. Pompeo profère encore une fois des accusations infondées contre la Chine. Cela est odieux, et nous nous y opposons fermement»;
«Quant à l'article du WSJ avec son titre insultant, il ne s'agit pas d'une question de liberté d'expression et de la presse. Toutes les personnes, tant qu'elles ont une conscience et une ligne rouge, doivent rejeter et résister à ces paroles et actions racistes et injustifiées»;
«Même le WSJ a admis son erreur et a appris quelques leçons. Comment se fait-il que M. Pompeo, au mépris total de l'opinion publique de la communauté internationale, ait une nouvelle fois tenté de soutenir le WSJ en dénigrant la Chine ? On est en droit de se demander si le WSJ est une agence du département d'État américain»;
«Nous exhortons M. Pompeo à renoncer à son biais idéologique contre la Chine, à rejeter la mentalité de la Guerre froide et l'état d'esprit du jeu à somme nulle, à agir d'une manière qui convient à son statut, à cesser de saper la confiance mutuelle et la coopération entre la Chine et les Etats-Unis et à ne plus tenter de semer la discorde entre le Parti, le gouvernement chinois et le peuple chinois».
Maintenant pour parler perspectives, au-delà du fait qu’il est effectivement intéressant de se pencher sur la complicité entre les élites politiques et médiatiques étasuniennes, et plus généralement occidentales, notamment lorsqu’il s’agit d’attaquer les principaux adversaires géopolitiques et géoéconomiques de l’establishment US, bien que cela ne soit qu’un secret de polichinelle – la pseudo liberté d’expression dans les médias mainstream n’existe que pour ceux qui veulent encore y croire, ou font semblant d’y croire. Le fait est que du moment que l’establishment politique de l’Occident s’attaque aux intérêts de ses adversaires admis et déclarés, les médias mainstream ne manquent jamais l’occasion de le suivre au pays.
Maintenant et en ce qui concerne plus concrètement les récentes déclarations de Pompeo en tant que telles, rien de surprenant, ni de véritablement nouveau à l’horizon. S’attendre à une solidarité de la part d’un pays, qui souhaite se voir toujours comme le maître planétaire, vis-à-vis d’une grande nation qui fait de son mieux dans la gestion du fléau sanitaire actuel, ne relève tout simplement pas du sens réaliste. Au contraire, chaque défi qui concerne les nations indépendantes de la planète, y compris lorsque cela concerne un grand nombre de vies humaines, ne représente pour les élites occidentales, étasuniennes en tête, qu’une «opportunité» supplémentaire à pouvoir mettre de la pression sur les dites nations. Pour l’establishment US il y a quelques temps ce fut la Russie et la Chine – les deux principaux adversaires officiels et déclarés comme tels par Washington, puis ce fut le tour à l’Iran, la Syrie, plus récemment l’Afrique du Sud, et là nouvelle offensive contre Pékin. En effet, rien de nouveau à l’horizon.
Enfin et sans vouloir rentrer dans des thèses complotistes, néanmoins il est tout de même assez surprenant pourquoi à l’heure actuelle c’est la Chine et l’Iran qui subissent de plein fouet les conséquences du COVID-19, alors que l’obscurité continue de planer sur l’origine dudit virus, surtout lorsqu’on connait le haut niveau des médecines respectives de ces pays. Avouez tout de même qu’il y a de quoi se poser quelques questions. D’autant plus, que les seuls pays ayant exprimé véritablement leur solidarité avec la Chine dans cette situation ne sont autres que ses alliés: Russie, Iran, Cuba et nombre d’autres pays d’Amérique latine, ainsi que plusieurs pays africains. On arrive presque à croire que les malheurs humains en terre chinoise enchantent les élites occidentales. Peut-être même que si le virus ne se propageait pas au-delà des frontières chinoises, y compris maintenant en terre européenne, l’inquiétude sur leurs visages serait totalement inexistante.
Quoiqu’il en soit, la réponse du haut diplomate chinois Zhao Lijian à Pompeo est digne d’une grande puissance qui se respecte. Pour le reste, il est à croire que la Chine saura gérer de la meilleure manière qui soit le défi sanitaire du moment, avec l’assistance de ses véritables amis.
Mikhail Gamandiy-Egorov