La France vient, succédant à l’Estonie et précédent l’Allemagne, de nommer les principales priorités de sa présidence au Conseil de sécurité des Nations unies pour le mois de juin. Une présidence qui lui revient en moyenne tous les 15 mois durant qu'un mois- dans le but de vanter un «printemps européen» qui «sera l'occasion de porter les valeurs qui sous-tendent l’Union européenne et les Nations unies pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales».
«En raison du Covid-19, le multilinguisme n'aura pas lieu», a déclaré, Nicolas de Rivière, le président actuel pour un mois de la France au Conseil de sécurité des Nations unies qui est sinon l’Ambassadeur de la France auprès de l’Onu depuis le 8 juillet 2019 à New York. «Du fait de la crise sanitaire actuelle liée à la pandémie de COVID-19, aucune réunion physique ne se tient plus pour le moment dans le bâtiment des Nations unies. Le Conseil de sécurité a dû adapter ses méthodes de travail et ses sessions se tiennent depuis le mois de mars par vidéoconférence – méthodes qui vont perdurer sous présidence française», indique la présidence française sur son site. Dans de telles conditions, «la France entend contribuer à l’efficacité du travail du Conseil de sécurité en étant pleinement engagée pour une réponse multilatérale aux défis internationaux» car «ce «printemps européen» sera l’occasion de porter les valeurs qui sous-tendent l’Union européenne et les Nations unies».
Il y aura trois priorités qui seront les suivantes: premièrement, la paix et la sécurité en Afrique avec des réunions sur un certain nombre d'opérations différentes de maintien de la paix, en particulier la MINUSMA (Mission de stabilisation des Nations Unies au Mali) dont le mandat devrait être prolongé d'ici la fin du mois; deuxièmement, le règlement des crises de sécurité et de non-prolifération où il y aura trois réunions régulières sur la Syrie, ainsi qu'une réunion semestrielle sur la mise en œuvre de la Résolution 2231 (2015) sur le programme nucléaire de l'Iran et du Joint Comprehensive Plan of Action (JCPoA), le Plan d'action global commun (PAGC).
La France, qui est «membre fondateur de l’Onu à sa création, il y a 75 ans et membre permanent du Conseil de sécurité, joue un rôle moteur sur les sujets relatifs à la paix et à la sécurité, tant dans la rédaction des résolutions que de leur mise en œuvre», précise le site en français de l'Onu. La présidence établit le programme de travail du mois, coordonne les travaux, prépare et préside les réunions en assurant la bonne tenue des débats, et rend publiques les décisions et déclarations du Conseil. Ses décisions ont force obligatoire et s’imposent à l’ensemble des Etats membres de l’Onu. Cependant, Nicolas de Rivière, le président actuel du Conseil de sécurité des Nations unies, qui notifie que tout au long du mois, le Conseil évaluera également les conséquences de la pandémie de COVID-19 sur le maintien de la paix et de la sécurité internationales, et notamment sur les opérations de maintien de la paix, n'évoque pas la question de la volonté de Berlin de partager le siège permanent de la France à l'Onu. La question est pourtant cruciale.
Pierre Duval