La CIA ouvre un nouveau laboratoire de recherche pour développer des hautes technologies avancées capables de faire concurrence à Silicon Valley pour attirer des spécialistes techniques très compétents. C'est ce qui a été annoncé à Langley ce 21 septembre.
La CIA restait longtemps un endroit où étaient étudiées, élaborées et réalisées des technologies de pointe, et l'agence américaine veut être en tête dans les domaines tels que l'intelligence artificielle (IA) et les biotechnologies. Cependant, le recrutement et le maintien des talents capables de créer ces technologies est un problème à bien des niveaux, surtout étant donné que la CIA ne peut pas concourir en termes de salaire, de réputation et de brevet avec la Silicon Valley.
CIA Labs, c'est l'appellation donnée à l'entreprise de recherche, souhaite trouver et élaborer des projets de recherche avancés ayant un potentiel appliqué dans le domaine de la sécurité nationale. Selon Dawn Meyerriecks, chef de la direction science et technologies à la CIA, le but de cette initiative consiste à permettre à la principale agence de renseignement américaine de faire appel et de retenir des chercheurs et des ingénieurs très demandés par certaines grandes compagnies technologies américaines comme Google et Oracle.
D'après Dawn Meyerriecks, CIA Labs offrira aux principaux spécialistes techniques de l'agence la possibilité de déposer des brevets pour la propriété intellectuelle en accès libre. Ce qui était impossible auparavant car pratiquement toutes les recherches menées par la direction science et technologies de la CIA étaient classées. Cependant, certaines inventions créées au sein de la CIA pourraient être à usage civil et ne pas entrer en conflit avec les recherches secrètes. Dans ces nouvelles conditions les chercheurs de la CIA pourraient obtenir des recettes des brevets et des licences pour leurs travaux à hauteur de 15% des revenus. Les 85% restants reviendraient à la CIA.
Dawn Meyerriecks a déclaré que dans l'idéal CIA Labs rapporterait à l'agence davantage d'argent que ne coûte sa création. Et d'ajouter que certains domaines de recherche qui intéressent la nouvelle entreprise de recherche de la CIA incluent des biotechnologies, des matériaux avancés, ainsi que l'IA, l'analyse de données et les calculs quantiques à haut débit. Ces trois derniers domaines sont nécessaires pour aider la CIA à gérer l'immense quantité de données recueillies tous les jours. La CIA cherche à développer les immenses capacités de calcul tout en économisant de l'énergie afin d'analyser et de trier ces données qui arrivent sur le dispositif au lieu de les envoyer immédiatement dans le stockage du système central.
La création de CIA Labs n'est pas le premier cas où l'agence américaine travaille sur la commercialisation de technologies qu'elle a aidées à développer. La CIA finance déjà sa propre société de capital-risque In-Q-Tel qui soutient la compagnie Keyhole – développeur clé de la technologie principale utilisée dans Google Earth. Pendant la Guerre froide la CIA a contribué à la conception de piles au lithium – une source d'énergie novatrice largement répandue aujourd'hui dans le monde entier. La CIA a investi dans le développement de la technologie de drones activement utilisée actuellement. La CIA continue d'entretenir des relations non affichées avec plusieurs sociétés de capital-risque privées qui travaillent dans le domaine des hautes technologies.
Alexandre Lemoine
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