Un trou a été découvert dans la coque du ferry Estonia qui a coulé en tuant 852 personnes, avec un gros objet blanc dans l'eau à côté de l'épave. Le ferry a coulé rapidement, faisant de ce naufrage la plus grande catastrophe maritime du 20e siècle dans la ligne directe du Titanic.
En raison de ces découvertes sensationnelles sur le ferry Estonia, la Suède, la Finlande et l'Estonie vont évaluer conjointement de nouvelles informations obtenues sur ce naufrage à la suite de la réalisation et de la diffusion d'un film documentaire qui a produit des images inédites de l'épave prises sous la mer.
Les dirigeants des pays nordiques, concernés par le dossier, ont annoncé qu'ils examineraient les preuves d'un nouveau documentaire télévisé qui pourrait renverser radicalement l'explication officielle de la mort des 852 personnes dans ce ferry qui a sombré en 1994 dans la mer Baltique. Les réalisateurs du film documentaire, monté en cinq parties et diffusé ce lundi, ont affirmé avoir trouvé un trou de quatre mètres qui, jusqu'ici, n'avait pas été vu dans la coque de l'Estonia. Aussi, dans une déclaration commune donnée ce lundi dernier, les ministres des Affaires étrangères d'Estonie, de Suède et de Finlande, ont annoncé qu'ils, comme The Guardian l'indique, «évalueraient les nouvelles informations».
Au total, 852 personnes se sont noyées lorsque le ferry a coulé en seulement une heure dans les eaux finlandaises aux premières heures du 28 septembre 1994 alors qu’ils se rendaient de Tallinn à Stockholm, devenant ainsi la pire catastrophe maritime d’Europe en temps de paix. Seulement, 137 passagers ont été sauvées. En 1997, les enquêteurs ont conclu que le désastre avait été causé par l'ouverture de la porte avant du navire dans une mer agitée, permettant à l'eau de jaillir dans le pont où les voitures se trouvent. The Guardian indique que les survivants et les proches des personnes décédées se sont battus pendant plus de deux décennies pour obtenir une enquête plus approfondie, certains affirmant que l'ouverture du système d'étrave basculante «en visière de casque» n'aurait pas fait couler le navire aussi rapidement qu'elle l'a fait.
Les réalisateurs du film documentaire Estonia, fyndet s'il ändrar allt (Estonia: une découverte qui change tout) diffusé par Discovery TV a provoqué ce changement dans les investigations avec la découverte d'un trou lorsqu'ils ont exploré l'épave avec un sous-marin télécommandé. The Guardian indique que les experts ont dit aux cinéastes que seule une force externe massive serait assez forte pour provoquer le trou, ce qui évidemment soulève de nombreuses questions sur ce qui s'est réellement passé cette nuit-là. «Je crois que la vérité est autre chose que ce que les gens ont dit jusqu'à présent», a déclaré le survivant Carl Eric Reintamm. Les survivants ont décrit avoir entendu une forte détonation et Reintamm a déclaré avoir vu un gros objet blanc dans l'eau à côté du ferry, un témoignage que les experts interrogés dans le programme ont déclaré n'avoir pas été pris en compte auparavant.
Jusqu'à présent, les pays concernés, notamment l'Estonie, la Suède et la Finlande, se sont montrés extrêmement réticents à réexaminer les causes de la catastrophe. Ils se sont opposés au renflouement du navire, en partie à cause du coût et de la logistique concernant le soulèvement du grand nombre de corps se trouvant piégés dans la coque. La zone près de l'île finlandaise d'Utö a été désignée comme une tombe marine, interdisant l'exploration ultérieure de l'épave. En conséquence, le réalisateur du documentaire, Henrik Evertsson, et un autre membre de l’équipage ont été arrêtés à la suite de leur examen du site en septembre dernier et risquent jusqu’à deux ans d’emprisonnement en Suède pour avoir violé le caractère sacré de la tombe sous-marine. Cependant, Evertsson, comme le mentionne le journal britannique, a déclaré qu'il était «absolument essentiel et important d'un point de vue journalistique» d'envoyer une caméra sur l'épave.
De nombreuses théories sur la cause du naufrage circulent depuis des années, aucune d'elles n'a encore fait ses preuves, précise le média anglais: une collision avec un autre navire, soit un navire militaire ou un sous-marin, le rôle de gangs du crime organisé, où qu'une explosion s'est produite sur le navire.
Olivier Renault
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