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Donald Trump remportera la victoire en novembre parce que les mêmes forces qui l'ont fait élire en 2016 font encore plus parler d'elles en 2020.
Maintenant, il faut expliquer que c'était il y a cinq ans, ce qui peut être considéré comme une histoire lointaine, notamment compte tenu du cycle d'information de l'ère Trump. Tous les indicateurs traditionnels témoignent aujourd'hui que Donald Trump perd. Avant tout, d'après les sondages, Joe Biden possède une longueur d'avance: aucun candidat avec un tel retard à seulement trois semaines des élections n'a encore gagné.
Entre temps, l'économie, qui était considérée auparavant comme un exploit modèle de Trump, est à présent au plus bas. Le chômage avoisine 8% et peut encore grimper quand la seconde étape de licenciement et la vague d'automne de coronavirus commenceront à anéantir les emplois pour les cols blancs à salaire moyen.
Sur le plan géopolitique le monde contemporain rappelle de plus en plus le monde de 1931. La formation de l'axe Russie-Chine-Iran pourrait combler le vide du pouvoir apparu après vingt de manquement des Etats-Unis à leurs obligations de leader mondial.
Or à cela s'ajoutent à présent les émeutes. Soient-elles des guerres masquées à Walmart ou une guerre culturelle grandissante en réponse à la mort de George Floyd, qui a fait sortir dans la rue un grand nombre d'insurgés blancs probablement à cause de leur irritation accrue après un long confinement, mais l'Amérique est clairement aux prises avec la version contemporaine de la révolution culturelle maoïste. Cette révolution possède tous les attributs afférents comme la novlangue, les affrontements de rue et la dépersonnalisation de dissidents politiques et culturels.
Plus personne ne doute que Donald Trump est capable de diriger le pays en une période historique aussi critique. Cette période historique nécessite une figure équivalente à Churchill ou à Roosevelt, mais, malheureusement, il n'y a pas de dirigeants en Occident qui répondraient à un critère aussi élevé. C'est pourquoi il faut choisir entre Trump et Biden.
Une question primordiale par rapport à la présidentielle de 2020 consiste à savoir si les électeurs se comporteront de la même manière qu'en temps de guerre ou en pleine révolution? Laisseront-ils le même président pendant la crise ou voteront-ils contre l'administration actuelle en tentant de secouer l'ordre en place?
Malgré tous les facteurs pointant la défaite de Donald Trump, les forces culturelles indiquent tout de même que ce dernier remportera la victoire.
La société est fatiguée des sinistres nouvelles du soir; les restrictions draconiennes suite à la pandémie n'ont provoqué aucune réaction; des propositions alternatives ou des directives de l'administration Trump; et le point culminant de ses conférences de presse hebdomadaires était une improvisation sous la forme de proposition d'injecter la substance de désinfection pour combattre le coronavirus, qui a été entendue par des journalistes. Cependant, le soutien initial de Trump à l'aube de la pandémie revient, en grande partie grâce aux exagérations et à l'hypocrisie des démocrates et de la presse de gauche pour tout ce qui concerne la pandémie. Donald Trump a insisté sur les restrictions des vols en Chine tandis que Bill De Blasio avait ordonné à tous les habitants de sa ville de descendre dans la rue, et Nancy Pelosi se promenait sans masque à Chinatown en disant que seulement des racistes et des imbéciles finis pouvaient penser que le coronavirus est pire qu'une grippe ordinaire.
Cependant, le courant culturel le plus puissant au profit du président sortant c'est les émeutes, notamment la réaction à la mort de George Floyd et, probablement ce qui est encore plus important, la réaction des médias à ces émeutes sur fond de pandémie qui perdure. Les médias et plusieurs responsables ont commencé à affirmer que le non-respect de la distance sociale n'avait rien de grave si les gens exprimaient leur protestation avec laquelle ces politiques et médias sont d'accord. La soudaine campagne de justification des protestations de masse sur fond de pandémie a montré à bien des électeurs que les manifestations et les mesures de quarantaine n'étaient pas une politique en matière de santé basée sur des faits, mais la continuité de la politique du politiquement correct de 2016.
L'adulation permanente du mouvement BLM par le comité national du parti démocrate et les partisans inlassables de Bernie Sanders sont des indicateurs clairs que même si formellement Joe Biden représente l'aile modérée, le véritable pouvoir sous sa présidence appartiendrait à la gauche radicale. Aujourd'hui, le ton est donné par l'aile radicale gauche du parti, et aucun effort de Biden pour recentrer son électorat de base ne persuaderont le public que les patients ne contrôleront pas l'hôpital après l'arrivée de l'administration Biden à la Maison blanche.
Tout cela sera suivi par une réaction négative, et cette réaction sera, comme il y a quatre ans, l'élection de Donald Trump. Un grand nombre de tweets stupides peut être publié d'ici les élections, beaucoup de tests de Covid seront positifs, et les soldats arméniens et azéris tireront encore beaucoup de balles. Mais à en juger par la situation actuelle, le vent gonfle de nouveau les voiles de Donald Trump.
Ce dernier gagnera en novembre uniquement parce qu'en quatre ans les démocrates n'ont pas réussi à proposer aux électeurs autre chose que le chaos, le refus d'accorder la protection par les forces de l'ordre et une catastrophe après l'autre.
Isaac Lopez, chroniqueur au magazine Telos
Source: http://www.telospress.com/author/ilopez/
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