Les autorités françaises ont présenté un projet de loi appelé à défendre les valeurs républicaines et à limiter l'influence de l'extrémisme religieux dans le pays. Le premier ministre français Jean Castex a souligné que cette loi était générale et n'était pas dirigée contre une religion en particulier.
Tout en précisant que la lutte contre l'islam radical était aujourd'hui une priorité pour les autorités. D'après Jean Castex, le gouvernement est prêt à utiliser tous les moyens pour combattre le radicalisme et ses manifestations, cependant les mesures prises par les autorités françaises permettront de protéger contre l'influence du radicalisme les musulmans modérés également.
Le projet de loi en question protège le statut de la France en tant qu'Etat laïque et comprend une cinquantaine d'articles. Après son entrée en vigueur les élèves auront besoin d'une autorisation des autorités pour étudier à domicile. De cette manière il est prévu de limiter la propagation de l'enseignement religieux et de faciliter la procédure de fermeture des écoles musulmanes privées qui ne respectent pas les engagements pris de respecter les lois républicaines.
Cette loi interdit absolument aux fonctionnaires d'exprimer des convictions religieuses dans le cadre de leur activité professionnelle. Elle permettra aussi de lutter plus efficacement contre la polygamie, les mariages forcés et la privation des filles d'héritage au profit des fils, qui est pratiquée dans certaines familles musulmanes.
La divulgation d'informations personnelles sur d'autres individus dans le but d'organiser des attaques contre eux sera considérée comme un acte criminel, et s'il s'agit d'un fonctionnaire ou d'un représentant du pouvoir, les coupables seront passibles de 3 ans de prison et de 75.000 euros d'amende. Des mesures sévères sont prévues pour incitation à la haine sur les réseaux sociaux.
Les organisations religieuses seront contraintes de déclarer les dons supérieurs à 10.000 euros, et les associations pourront recevoir de l'argent de l'Etat seulement en s'engageant à respecter les valeurs républicaines laïques.
De plus, le projet de loi contient des mesures pour lutter contre l'atteinte à la dignité de l'autrui. Il est notamment interdit aux médecins de délivrer ce qu'on appelle des certificats de virginité, qui sont exigés des jeunes filles lors d'un mariage forcé.
Cela fait longtemps que la loi sur la protection de l'Etat laïque était élaborée en France, et initialement il était prévu d'y déclarer directement l'intention de lutter contre le séparatisme islamique. Cependant, le texte a été finalement assoupli, et toutes les mentions directes de l'islam ont été retirées.
Les mesures de la loi en question sont une réaction attendue à une série d'assassinats qui ont choqué toute la France. D'un côté, Emmanuel Macron a pris des mesures capables de renforcer le contrôle des organisations musulmanes et de faire entrave au radicalisme, chose exigée de lui par l'électorat de droite. De l'autre, le texte de la loi a été assoupli pour ne pas prendre des risques et minimiser une forte réaction de la communauté musulmane. Les experts notent que le texte ne contient aucune phrase qui pourrait être interprétée comme une attaque contre l'islam en tant que religion dans l'ensemble.
Ce projet de loi sera soumis en janvier à la chambre basse du parlement français.
Selon un sondage mené en novembre à l'initiative du parti La République en marche, presque 90% des Français sont préoccupés par la propagation renforcée de l'idéologie islamiste belliqueuse dans le pays.
Ces dernières années, le radicalisme islamiste a renforcé ses positions dans les banlieues de nombreuses villes françaises, où vivent des familles de migrants. Comme l'indiquent les sondages de l'Ifop, au moins 74% des jeunes musulmans français considèrent les principes de l'islam comme étant plus importants que les lois de la république française.
Plusieurs attaques impliquant des musulmans radicaux ont été perpétrées en France cet automne.
En France vit la plus grande communauté musulmane en Europe occidentale. Selon le ministère français de l'Intérieur, les autorités surveillent plus de 4.000 étrangers soupçonnés de propagation d'idées radicales. Plus de 200 d'entre eux sont en attente d'expulsion.
Alexandre Lemoine
Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs