Avec l'élection présidentielle française de 2022, le Frexit est de plus en plus évoqué et construit chaque jour passant de plus en plus profond sa tranchée autour de la France. Qu'ils se nomment François Asselineau, Florian Philippot, Nicolas Dupont-Aignan, Jean-Frédéric Poisson, Jacques Cheminade, ils enfoncent cette idée de quitter le paquebot européen, telle une graine, toujours plus en terre.
Laurent Herblay annonce dans un article du Figaro sans détour qu'avec le Brexit et la crise sanitaire, tous les arguments pro-européens ont été pulvérisés et que cela a aussi démontré qu'Emmanuel Macron, apparaît, en fait, être dépourvu d’un pouvoir français de décision rien que pour le budget de la France surtout dans la situation actuelle.
La crise a fait tomber les masques et accentué le mantra du Frexit car «la crise sanitaire a provoqué une prise de conscience des conséquences malheureuses de l’UE». On a découvert «la désertion industrielle dont est victime notre continent», que «la production de masques à largement quitté le continent» avec la fermeture de la dernière entreprise en 2018. La France ne renouvelait plus ses stocks. Le pire, elle a laissé produire ses produits pharmaceutiques en Asie. L'UE a provoqué les délocalisations et appauvri les services publics».
Laurent Herblay, auteur pour le Blog gaulliste libre souligne que «la situation est d’autant plus révoltante que l’épidémie, venue de Chine, a contribué à enrichir l’Empire du milieu, dont les exportations de produits médicaux ont explosé en 2020 pour répondre à la demande de tous les autres pays qui ont laissé la production de ces produits partir en Asie». C'est à cause de l'UE qu'en vient la responsabilité car «tous les traités européens interdisent de protéger la production continentale, faisant des pays européens les dindons de la farce de cette crise sanitaire».
Cette crise, qui a, c'est évident, des aspects très mauvais, a aussi cet aspect positif de faire tomber les masques. Les Français voient le système être mis soudainement à nu. Les splendeurs de l'UE sont, en fait, un village Potemkine et l'hymne européen, la symphonie N°9 de Beethoven, n'est plus jouée que dans des cuivres percés qui font mal aux oreilles et font fuir les esprits réalistes en et de France. Ces derniers deviennent de plus ne plus nombreux à rejoindre la tranchée creusée par les personnalités politiques citées plus haut dans l'introduction. La France manque de lits car cela est dû à une décision politique venant de Bruxelles pour faire des économies car pour les fonctionnaires de l'UE un infirmier cela coûte trop cher. Laurent Herblay écrit que «les infirmières [françaises sont] payées 19% de moins que la moyenne de l’OCDE».
De graves problèmes démocratiques. Même si l'auteur de l'article plombant l'UE et faisant la promotion du Frexit, écrit qu' «il faut reconnaître que la BCE a apporté une réponse relativement raisonnable, en suivant les autres banques centrales dans les rachats de dettes publiques, assurant des taux au plancher pour ses membres», il flingue le fonctionnement démocratique de l'UE car nous avons de «graves problèmes démocratiques posés par une institution détachée de toute responsabilité politique».
Le refus de l’UE de reconnaître la décision des Français en 2005 sur la mise en place de la constitution européenne, via un référendum démocratique, a engagé un regard différent des Français sur le miroir aux alouettes de cette administration européenne, rendant le Frexit intéressant. Emmanuel Macron, pourtant président de la France, a accouché d' une initiative mort-née sur la réponse budgétaire.
«La réponse budgétaire européenne est aussi dérisoire que ridicule. Voilà presque un an que l’initiative a été lancée par Emmanuel Macron, que d’innombrables sommets et un temps colossal y a été consacré, et pas un centime n’a été encore déboursé», dénonce notre observateur gaulliste, précisant que «le total des plans mis en place [aux Etats-Unis] atteint 5 000 milliards pour 2020 et 2021! Par comparaison, le plan européen est aussi tardif que complexe et minuscule». Cela montre que la France doit faire très rapidement son Frexit.
C’est que «le plan européen est aussi tardif que complexe et minuscule, avec à peine plus de 300 milliards de dépenses supplémentaires sur trois ans. En effet, les 750 milliards annoncés comprennent une majorité d’emprunts à l’utilité discutable alors que les Etats n’ont pas de problème de financement sur les marchés actuellement. Pire, tous ces crédits viennent avec d’effarantes contraintes bureaucratiques, même pour un pays comme la France qui va garantir le double de ce que nous allons toucher (70 à 80 milliards contre 40)». On apprend que Londres, seule, et après son Brexit, a mobilisé plus d’argent frais que toute l’UE pour 2020 et 2021.
Même Françoise Fressoz, éditorialiste au Monde, avait à la fin de 2020 mis comme titre de son article: Même atténuée, l’ombre du Frexit demeure. Elle s'inquiétait que «l’idée que la Grande-Bretagne puisse servir de fer de lance à tous ceux qui rêvent de régler leur compte aux «technocrates» de Bruxelles». Signalant même que «la présidente du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, a dû renoncer à faire campagne sur sa sortie [de l'euro], elle indiquait que «même atténuée, l’ombre du Frexit (rupture entre la France et l’UE) demeure».
En effet, même si Marine Le Pen renonçait officiellement au Frexit dans son projet en avril 2019, elle déclarait en mai 2020 comme du terreau lancé sur la graine du Frexit: «L’Union européenne a vécu, vive l’Europe des nations!».
Olivier Renault
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