En mars 2021, le Service de recherche du congrès américain a publié le rapport Impact économique mondial de la Covid-19. Ce rapport est accompagné par des documents de référence sur les mesures annoncées et réalisées dans les plus grandes économies et dans les pays du monde en réponse à la Covid-19. Le rapport est référencé selon les pays dans l'ordre chronologique et se présente comme un matériel pratique pour analyser le problème.
Le 11 mars 2020, l'épidémie d'un nouveau virus dans le monde, baptisé Covid-19, a été officiellement reconnue comme "pandémie". L'infection s'est rapidement répandue entre les pays et a touché pratiquement toutes les communautés du monde sur tous les continents, en mettant en avant le caractère interconnecté et interdépendant de l'économie mondiale. Début mars 2020, le foyer de la contamination s'est déplacé de Chine en Europe, en touchant tout particulièrement l'Italie. Mais en avril l'accent s'est déplacé aux Etats-Unis.
Dans un premier temps, les mesures économiques de lutte contre les conséquences de la pandémie étaient liées à la politique monétaire visant à stabiliser les marchés financiers et à assurer le flux de crédits nécessaires pour soutenir l'économie.
Dans un deuxième temps, les actions ont touché les mesures budgétaires visant à soutenir la croissance économique.
Dans un troisième temps, la politique d'Etat s'est penchée sur l'élaboration, l'achat et la distribution des vaccins. Cette étape se poursuit actuellement. Quelle sera la suite?
Début 2021, l'infection avait affecté plus de 115 millions de personnes à travers le monde. Plus de 2,5 millions de personnes en sont décédées.
A un moment donné, plus de 80 pays ont fermé leurs frontières à d'autres pays et régions touchés par la maladie. Les mesures de quarantaine pour la fermeture des écoles ont porté sur près de 1,5 millions d'enfants dans le monde.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déterminé que 230 millions d'Européens, soit presque la moitié de la population des pays de l'UE, vivaient dans des conditions restreintes ou en isolement. Néanmoins, en 2020, 26 millions d'Européens ont été contaminés par le coronavirus, et plus de 580.000 en sont décédés.
La pandémie a négativement impacté la croissance économique mondiale. Ce déclin économique dépasse tout ce qui s'est produit dans le monde depuis presque cent ans. Selon les estimations, la pandémie a causé une chute de -4,5% à -6,0% en 2020 avec une reprise partielle prévue en 2021 de 2,5% à 5,2%.
D'après les prévisions, avec la dynamique actuelle les pays développés, qui représentent près de 60% de l'activité économique mondiale, travailleront en-dessous de leur potentiel de production au moins jusqu'en 2024.
Après la chute économique mondiale synchronisée au premier semestre 2020, l'économie mondiale a montré des signes de reprise au troisième trimestre. Les économies américaine et européenne ont commencé leur reprise au troisième trimestre 2020 avec une croissance économique aux Etats-Unis de 33,4%, soit de 5% en glissement annuel. Dans la zone euro la croissance trimestrielle s'est élevée à 12,5%. Le 25 novembre 2020, le gouvernement japonais a annoncé qu'au troisième trimestre le PIB national avait augmenté de 4,7%.
Selon certaines estimations, entre 100 et 110 millions de personnes dans le monde pourraient se retrouver sous le seuil de pauvreté. De plus, selon certaines estimations, le commerce mondial s'est réduit en 2020 d'environ 9%. Les conséquences économiques de la pandémie provoquent un taux de chômage élevé, sans précédent depuis la Grande dépression des années 1930, ainsi qu'une dette élevée, qui continue de grandir. Les pertes d'emploi les plus importantes à cause des mesures prises contre le coronavirus ont eu lieu dans le secteur des services.
Le nombre total de pertes d'emploi en 2020 à cause du coronavirus par rapport en 2019 a été le plus élevé en Europe (14,6%) et en Amérique du Nord et du Sud (13,7%), c'est-à-dire là où les mesures de quarantaine et d'isolement étaient les plus sévères.
L'Organisation internationale du travail (OIT) a calculé que les pertes d'emplois dans le monde s'élèvent à 114 millions en 2020 par rapport à 2019. Le taux d'heures de travail perdues à cause d'un taux de chômage plus élevé était le plus élevé en Europe (6%), en Amérique (2,7%), dont les Etats-Unis, et dans les pays arabes (1,7%).
D'après plusieurs économistes et spécialistes, les troubles liés à la pandémie sur les marchés du travail dans les pays développés et émergents pourraient avoir des conséquences à long terme.
Selon les prévisions du FMI, les pertes de la production économique mondiale entre 2020 et 2025 à cause de la pandémie s'élèveront à 28.000 milliards de dollars. Rien que dans l'industrie du tourisme 120 millions d'emplois seront perdus à tout jamais.
Le FMI prédit que jusqu'à 40% des actifs bancaires pourraient se retrouver en danger à cause des faillites dans les années à venir.
La création de la présence permanente du travail à distance pourrait s'élever à 20-25% des travailleurs dans les pays développés et jusqu'à 20% dans les pays émergents, ce qui pourrait réduire la demande du transport public, des restaurants et des magasins.
Le développement du commerce en ligne pourrait réduire les emplois dans le secteur de voyages et de vacances, réduire les emplois à basse rémunération dans les magasins et les restaurants, mais augmenter le nombre d'emplois dans les centres de distribution des services et du commerce en ligne.
L'impact des restrictions décrétées pour le marché du travail stimule la substitution des travailleurs par des robots.
La crise de Covid-19 en active évolution crée de nombreux problèmes, ce qui complique l'estimation totale des pertes.
Alexandre Lemoine
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