Dans un entretien donné au Figaro, David Desgouilles, chroniqueur à Marianne, auteur de Dérapage (éd. du Rocher, 2017) et Leurs guerres perdues (éd. du Rocher, 2019) analyse un sondage publié dans le JDD qui explique que Marine Le Pen battrait n’importe quel candidat de gauche à l’élection présidentielle.
Puis, un autre sondage récent du Point indique la préférence des Français pour la présidente du RN contre Emmanuel Macron. C'est le signal d'un basculement politique en France mais aussi en Europe.
La gauche perd ses électeurs en Europe. Pour le chroniqueur, le résultat du sondage est logique car «la gauche paie son abandon de l’idéal républicain». L'état des lieux en France montre que Marine Le Pen écrase le PS, les Ecolos, La France insoumise et l'ensemble de cette gauche là ne pourra pas faire barrage au Rassemblement national.
David Desgouilles, en relatant les résultats du sondage où Marine Le Pen fait jeu égal avec Anne Hidalgo, bat largement Yannick Jadot (53 %/47 %) et écrase Jean-Luc Mélenchon (60 %/40 %), compare cette gauche à la «gauche castor» de Laurent Bouvet qui se limite à «construire des barrages» et «semble, en effet, prise au piège qu’elle avait elle-même créé». Cela souligne tout simplement le basculement des intentions de vote, non seulement en France mais en Europe: «Cela s’explique d’abord par le fait que la gauche baisse dans toute l’Europe occidentale et qu’elle est faible dès le premier tour».
Philippe Guibert a rappelé dans son article Les Européens se droitisent, la gauche se suicide lentement que seulement un quart des électeurs s’auto-positionnent désormais à gauche. La culture «Woke», ce mouvement qui provient des campus américains, avec pour but de lutter contre les injustices et les inégalités et qui reflète un état d'esprit militant quasi maladif et obsessionnel pour la protection des minorités, s'est répandu non seulement en Europe mais est devenue cette théorie des «deux gauches irréconciliables» théorisée par Manuel Valls, qui a provoqué un clivage dans la veine de cette ligne politique.
Les Français ont, tout simplement, une indigestion du message faisant la promotion des migrants et du «bien vivre ensemble». D'ailleurs, le séparatisme est à l'ordre du jour en France, montrant que l'obligation faite aux Français de souche d'embrasser les minorités ne fonctionne pas. Au contraire, les minorités, elles, construisent un séparatisme, un état de fait puisque le Sénat a adopté lundi 12 avril, en première lecture le projet de loi sur le «séparatisme» après l'avoir nettement durci, avec des mesures contre le port du voile ou renforçant la «neutralité» à l'université, vivement critiquées par la gauche». David Desgouilles ne s'y trompe pas: «Elle [la gauche] est elle-même violemment traversée par des clivages comme la laïcité, l’attitude à tenir face à l’islamisme».
La France glisse dans une phase de sécession. L'interviewé prend en exemple «la polémique autour des propos d’Audrey Pulvar [qui] illustre presque de manière caricaturale la situation de la gauche d’aujourd’hui» car l'ex-journaliste et actuelle adjointe à la mairie de Paris auprès de l'édile socialiste, Anne Hidalgo, a soutenu le séparatisme au sein du syndicat de gauche UNEF à propos des «réunions non mixtes», indiquant que des Blancs pourraient y assister, mais à condition de se taire. Les récentes déclarations d'Audrey Pulvar ont montré la profonde pensée de cette gauche socialiste envers la France. Cette orientation vantant les minorités se retrouvent dans La France insoumise avec son leader, Jean-Luc Mélenchon.
David Desgouilles indique que «sa participation à la manifestation du 10 novembre 2019, aux côtés d’organisation aujourd’hui dissoutes, comme le CCIF a constitué un déclic dans l’opinion» et que «le sondage de l’Ifop vient montrer que l’adage ''au premier tour, on choisit, au second on élimine'' le place désormais en danger numéro un pour les électeurs, prenant la place de Marine Le Pen». Il constate que «ses accommodements - réels ou supposés - avec l’islamisme sont désormais considérés comme plus dangereux que la xénophobie - réelle ou supposée - qu’incarne depuis des décennies le FN puis le RN».
Les Français font plus confiance à Le Pen qu’à Macron. Avec le constat passé en revue sur la situation de la gauche en France, un sondage pour Le Point en date du 14 avril montre que les Français considèrent Marine Le Pen être la plus apte à défendre les valeurs de la République contre Emmanuel Macron: «36 % des Français lui font confiance pour défendre les valeurs de la République et la laïcité, contre 35 % à Emmanuel Macron». Les sondages et les observateurs s'accordent, donc, pour envisager la forte possibilité d'un succès à la présidentielle de 2022 de la présidente du Rassemblement National (RN).
Olivier Renault
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