Tripoli compte sur le renforcement du soutien turc en prévision des élections générales.
Les parties au conflit en Libye cherchent à renforcer le soutien militaire des forces extérieures en prévision des élections générales appelées à unir la Libye. Des médias arabes ont rapporté qu'à l'issue de la réunion du 6 novembre à Istanbul entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le chef du Gouvernement d'union nationale de la Libye Abdel Hamid Dbeibah, la Turquie s'était dite prête à renforcer sa présence dans l'ancienne Jamahiriya.
L'ordre du jour des pourparlers entre MM. Erdogan et Dbeibah se focalisait sur le déroulement des élections générales en Libye. Selon la décision du Forum du dialogue politique libyen, elles doivent se dérouler cette année le 24 décembre. L'enregistrement des participants à la course présidentielle et parlementaire a commencé le 8 novembre.
Abdel Hamid Dbeibah, qui dirige le gouvernement provisoire, voudrait briguer le mandat présidentiel. Les critères des candidats éligibles, officiellement annoncées par la commission électorale, ont été adaptées à sa candidature, estiment les observateurs. Le contenu des pourparlers du chef du Gouvernement d'union nationale à Istanbul signifie qu'après son éventuelle élection il compte renforcer les liens avec Ankara, qui est un participant extérieur actif au conflit libyen. M. Erdogan a assuré à M. Dbeibah que la Turquie continuerait de soutenir Tripoli. La Turquie et la Libye occidentale ont signé des mémorandums d'entente sur l'aide militaire et les frontières maritimes.
MM. Erdogan et Dbeibah sont convenus d'intensifier les contacts militaires. Le journal saoudien influent Asharq al-Aawsat a indiqué que Tripoli enverrait à Ankara une requête officielle d'augmenter le nombre de conseillers militaires de l'armée turque déployés dans l'ancienne Jamahiriya. Dans le même temps, les parties se sont mises d'accord pour envoyer un groupe des forces de sécurité de Tripoli en Turquie pour suivre des entraînements. Les sources d'Asharq al-Aawsat supposent qu'Ankara souhaite renforcer la présence militaire en Libye avant les élections générales, bien que le retrait des forces étrangères du territoire de ce pays d'Afrique du Nord soit la condition principale de la réconciliation nationale.
La Turquie s'estime comme un élément important de la sécurité en Libye et considère la présence de ses conseillers militaires comme un instrument obligatoire non seulement pour contribuer à la mise en place du système de sécurité en Libye, mais également pour défendre ses propres intérêts dans toute la région de la Méditerranée orientale.
Plus tôt lundi, Recep Erdogan a déclaré que la Turquie ne participerait pas à la conférence sur la Libye qui sera organisée à Paris. Le président turc a également indiqué que la présence de la Turquie était légitime et faisait partie d'un accord conclu avec le gouvernement précédent.
Alexandre Lemoine
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