Le Japon respecte les trois principes non nucléaires. C'est ce qu'a déclaré ce lundi le premier ministre japonais Fumio Kishida en rejetant la perspective de déploiement de l'arme nucléaire américaine dans le pays.
Le chef de gouvernement a souligné que le déploiement de l'arme nucléaire américaine était impossible au Japon. "Notre pays respecte les trois principes non nucléaires", a-t-il rappelé lors des débats à la commission budgétaire de la chambre haute du parlement.
Il est question des principes adoptés par le parlement japonais en 1971, cependant ils n'ont pas la force d'une loi. Ils établissent le refus de posséder, de développer et d'importer des armes nucléaires. Ces derniers temps, plusieurs politiques japonais parlaient de la nécessité de déployer dans le pays des missiles américains à portée intermédiaire à titre d'instrument de dissuasion militaire.
Dimanche, l'ancien premier ministre Shinzo Abe s'est prononcé à la télévision pour l'ouverture d'un débat sur la possibilité de déployer l'arme nucléaire américaine sur les mêmes conditions qu'elle est déployée dans plusieurs pays de l'Otan, dont l'Allemagne et l'Italie. Selon lui, il pourrait être question d'une "usage conjoint" de tels armements. Et d'ajouter que Tokyo respecterait rigoureusement les termes du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Shinzo Abe dirige actuellement la plus grande fraction du Parti libéral-démocrate au pouvoir au Japon.
Le TNP a été signé en 1968 en légalisant les arsenaux nucléaires du Royaume-Uni, de la Russie, de la Chine, de la France et des États-Unis, leur attribuant le statut de puissances nucléaires. D'autres États, après la signature, sont privés du droit de créer ou d'acquérir une telle arme. Plus de 190 pays sont actuellement signataires de ce traité. L'Inde, le Pakistan et Israël n'y ont toujours pas adhéré. La Corée du Nord s'est retirée du traité en janvier 2003.
L'arme nucléaire tactique des États-Unis est déployée sur six bases dans cinq pays membres de l'Otan: la Belgique, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas et la Turquie. Selon des spécialistes américains non gouvernementaux, il pourrait être question d'environ 150 bombes B-61.
Alexandre Lemoine
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