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Le Convoi de la liberté fera-t-il prendre au Canada un virage à droite?

23.03.2022 

Le Canada figure rarement à la une des médias, mais en février 2022 le pays a occupé une position solide sur les pages des éditions mondiales. La situation intérieure compte tenu du Convoi de la liberté était très atypique pour ce pays à première vue paisible et prospère. 

Les manifestations incessantes ont poussé les autorités à décréter l'état d'urgence d'abord à Ottawa, puis dans la province d'Ontario, et ensuite au niveau fédéral, une première dans l'histoire du pays. Le confinement du premier ministre Justin Trudeau à cause du coronavirus et l'absence d'une réaction rapide aux événements créaient une tension et une incertitude supplémentaires. 

Le 23 janvier 2022, le Convoi de la liberté a commencé comme un rassemblement pacifique ayant pour objectif d'exprimer l'avis d'un certain groupe de la population. Les routiers canadiens se sont opposés à la décision du gouvernement concernant la vaccination obligatoire et le décret à partir du 15 janvier d'un confinement de deux semaines pour les non vaccinés à leur retour du territoire américain. 

L'expression de son propre avis et les manifestations pacifiques ne sont pas contraires à la Charte canadienne des droits et libertés et ont souvent lieu dans le pays. Néanmoins, la situation actuelle a dépassé le cadre habituel des moyens d'exprimer son désaccord. 

L'état d'urgence a été décrété dans toute la province d'Ontario pour régler la situation, avec des amendes de 100.000 dollars et jusqu'à un an de prison pour le blocage illégal de routes, de ponts, de zones piétonnes et d'autres sites d'infrastructure importants. 

Cependant, les manifestations se poursuivaient dans d'autres provinces canadiennes. Au final, le 14 février 2022, Justin Trudeau a décidé pour la première fois dans l'histoire du Canada d'appliquer la Loi sur les mesures d'urgence de 30 jours, recevant l'approbation du parlement avec 185 voix favorables et 151 contre. Les libéraux ont été soutenus par les membres du Nouveau parti démocratique. 

Les manifestants exigeaient d'abord l'annulation de la vaccination obligatoire pour les routiers transportant des chargements via la frontière américaine, mais ensuite ils se sont opposés à d'autres restrictions anti-Covid et au gouvernement Trudeau dans l'ensemble, et ils ne comptaient pas cesser les protestations tant que le gouvernement ne reverrait pas sa politique. 

Les manifestations ont dégénéré en discours de forces populistes d'extrême-droite et de différents groupes "de haine" et "récalcitrants" brandissant des "croix gammées" et le "drapeau de la Confédération". 

Le gouvernement libéral dirigé par Justin Trudeau a fait comprendre depuis le début qu'il ne comptait pas revoir les mesures anti-Covid prises. Les experts en dehors du Canada exprimaient des craintes que les manifestations puissent conduire au départ forcé du premier ministre. 

Pour les conservateurs, le Convoi de la liberté est devenu une source de divergences internes. Certains députés ont soutenu les manifestants et leurs exigences, tandis que d'autres se refusaient à tout commentaire. 

Le leader des conservateurs Erin O'Toole, selon ses collègues du parti, n'a pas adopté une position claire sur les protestations. Le caucus du parti conservateur a organisé un vote où la majorité s'est prononcée pour renvoyer Erin O'Toole du poste de chef du parti. Candice Bergen, adepte d'extrême-droite et soutenant ardemment le Convoi de la liberté, est devenue chef du parti par intérim. Sa stratégie consistait à rejeter entièrement le règlement du problème sur le premier ministre du pays. 

Les relations interpartites entre les libéraux et les conservateurs se sont aggravées sur fond de protestations. Le spectre du parti libéral est décalé vers la gauche, alors que le parti conservateur affiche un décalage vers la droite. Les protestations ont pu être stoppées, mais il reste encore à évaluer leurs conséquences pour le développement politique intérieur.

Alexandre Lemoine

Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs

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