25.04.2022
Les producteurs d'armes occidentaux s'empressent de gagner des milliards de dollars sur les ventes grâce à la "fièvre de l'or" provoquée par l'opération spéciale russe en Ukraine.
D'après les experts interrogés par le journal britannique The Independent, la prochaine étape sera très certainement le renforcement de la militarisation de l'Europe.
Les États-Unis et d'autres pays occidentaux ont déjà alloué de grandes sommes d'argent à l'Ukraine afin que cette dernière puisse se défendre à court terme. Ces investissements permettent d'acquérir des lance-missiles comme Stinger et Javelin, ainsi que des véhicules de transport Stormer. Au cours des six derniers mois, le prix des actions de la compagnie aéronautique Raytheon Technologies et d'autres entreprises militaires a augmenté de 15%. Elles sont présentes aux réunions confidentielles du Pentagone pour comprendre quel profit il est possible de tirer de la volonté de l'Ukraine et de son président Volodymyr Zelensky de s'armer pour faire face à la Russie.
Ces ventes initiales représentent des opportunités modestes pour les producteurs d'armes, mais la véritable "mine d'or" se trouve dans la perspective d'une Europe militarisée dans les années à venir. Les hauts dirigeants parlent déjà d'un tel scénario en communiquant avec les détenteurs d'actions et les médias économiques. Les pays, dont l'Allemagne, qui, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, respectaient le principe du pacifisme, s'efforcent à présent à réarmer toute leur armée. L'Allemagne a déjà commandé au groupe américain Lockheed Martin 35 chasseurs F-35, les avions de guerre les plus modernes.
William Hartung, expert du commerce d'armes international, a indiqué que de telles opportunités représentaient une "fièvre de l'or" pour ce secteur. Selon lui, les producteurs d'armes pourraient tirer profit de différentes manières: l'administration Biden a dépensé près de 3,2 milliards de dollars pour aider militairement l'Ukraine, et pour l'instant cette aide est fournie à partir des réserves disponibles, qu'on compte compléter grâce aux contrats avec le Pentagone, et il est également possible de remplacer certains types d'armes livrées par les alliés.
"Après quoi, l'Europe commencera à dépenser davantage, et les entreprises américaines en tireront profit", estime William Hartung.
L'expert a noté que les entreprises de l'armement s'attendaient déjà à terminer l'année dans le positif, alors que la décision de Vladimir Poutine d'envahir l'Ukraine, forçant l'Otan et d'autres pays européens à penser qu'ils sont la prochaine cible, est devenue une motivation encore plus grande pour l'industrie de l'armement. Au final, c'est tout le secteur qui est gagnant.
William Hartung a également déclaré au Independent que plusieurs vendeurs d'armes cherchaient à promouvoir leur marchandise en prétendant défendre les idéaux démocratiques. En même temps, poursuit l'expert, la plupart d'entre eux ne pensent qu'au profit et vendent des armes aux régimes autoritaires tels que l'Arabie saoudite et le Nigeria.
Alexandre Lemoine
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