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Jusqu'à quand Kiev recevra-t-il des armes et l'UE restera-t-elle unie?

01.03.2023 

L'unanimité au sein de l'UE repose sur le fait que dans le conflit actuel tous les pays membres de l'UE doivent d'une manière ou d'une autre soutenir l'Ukraine. Et c'est le reflet de la réalité géopolitique dans laquelle vit l'Europe occidentale et centrale en tant que partie de la région euro-atlantique. Où les États-Unis continuent de dominer. 

De nombreux politiques, diplomates et spécialistes européens comprennent parfaitement le fond des objections russes concernant l'expansion de l'Otan et toute la longue succession d'évènements se déroulant depuis plusieurs décennies avant que l'opération militaire spéciale n'éclate. Mais aujourd'hui, en plein conflit, ils gardent le silence ou leur opinion se noie dans le chœur antirusse. 

Il est également regrettable que les pays européens ayant une expérience de neutralité se soient avérés incapables de revendiquer un rôle de médiation dans le conflit, d'élaborer des idées de paix, d'appeler tout le monde à régler le conflit au plus vite. Par exemple, la Suisse, qui n'est pas membre de l'UE ni de l'Otan, est devenue un leader en matière de sanctions adoptées contre la Russie. La politique de la Suède et de la Finlande est tout aussi étonnante, alors qu'elles ont rapidement et si facilement décidé de renoncer complètement aux traditions de neutralité militaire. Cela donne l'impression que la crise ukrainienne n'est pas devenue la cause mais un prétexte pour que Stockholm et Helsinki demandent à adhérer à l'Otan. 

En ce qui concerne la disposition générale des forces en Europe, on y perçoit clairement le camp des "faucons". Ce sont le Royaume-Uni, les pays baltes et la Pologne, où la russophobie se manifeste à l'extrême. Quant à la France, à l'Allemagne et à l'Italie, à terme, quand le conflit entamera sa phase de règlement, elles seront certainement capables d'entreprendre des actions en ce sens. Mais la plupart des pays de l'UE et de l'Otan suivront le courant et seront des participants obéissants du front antirusse sous le commandement de pays plus importants, puis ils ne seront pas opposés à entamer une normalisation lorsqu'il sera décidé ainsi "plus haut". 

Le chef de la diplomatie hongroise Péter Szijjarto a récemment qualifié d'erronée la politique de sanctions contre la Russie, car cela affecte les Européens eux-mêmes. Au vu d'une discipline intransigeante au sein de l'UE, des déclarations politiques de ce genre allant à l'encontre de l'avis de Bruxelles ont beaucoup d'importance. Elles montrent qu'en présence de volonté politique les pays membres de l'UE peuvent avoir leur propre point de vue sur différentes questions et l'exprimer. 

Pendant combien de temps la coalition dite de Ramstein, regroupant plus de 50 pays avec les États-Unis en tête, est-elle capable de maintenir le rythme actuel de livraisons d'armes à l'Ukraine? L'industrie militaire américaine reçoit actuellement des revenus exorbitants pour reconstituer les stocks d'armements de Kiev. Elle peut fournir des armes à l'Ukraine pendant longtemps, il ne faut pas se faire d'illusions. Même en Allemagne, d'après les médias, les plus grandes entreprises militaires font tout pour, par exemple, commencer à fabriquer ou à moderniser des chars pour l'Ukraine. Certes, il peut y avoir des perturbations avec certains produits, mais dans l'ensemble il est techniquement question d'un flux infini. 

Les États-Unis ne comptent pas seulement sur leurs réserves ou celles d'autres pays en Europe. Il a été récemment annoncé que les États-Unis avaient projeté une partie de leurs armements des entrepôts en Israël. On sait que Prague a remis, sans l'aval du Maroc, ses chars T-72B à Kiev alors qu'ils étaient en cours de modernisation en République tchèque. Des tentatives sont entreprises pour impliquer la Corée du Sud et le Japon dans la livraison d'armes à l'Ukraine, y compris létales. 

Pour le moment, l'Occident est disposé à épuiser la Russie sur le champ de bataille et trouve de plus en plus de moyens pour soutenir le potentiel militaire de Kiev. Mais cela ne signifie pas qu'un tel cap sur l'épuisement sera permanent. Les adversaires de la Russie veulent sa défaite au plus vite où du moins régler le conflit sur les conditions les plus défavorables pour elle. Il est probablement prévu de le faire en 2023. C'est pourquoi la coalition de Ramstein bâtit une échelle d'escalade pour augmenter les livraisons d'armes en Ukraine, allant des moyens antichars aux systèmes antiaériens en passant par l'artillerie de longue portée, le matériel blindé léger, puis lourd et, enfin, les avions de guerre. 

Toutefois, le risque grandit pour l'Otan, car une telle guerre par procuration d'ampleur contre la Russie en Ukraine menace de dégénérer en conflit armé direct entre l'Alliance et la Russie, sans parler de l'augmentation du nombre de victimes à la fois militaires et civiles.

Alexandre Lemoine

Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs

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