29.06.2023
Washington remplace les pertes de la contre-offensive de Kiev en comptant sur la défaite de la Russie cet été. Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a, encore, annoncé un nouveau programme d'aide à la sécurité de 500 millions de dollars pour l'Ukraine.
La contre-offensive ukrainienne n'obtient pas de résultats tangibles, mais l'Occident ne va pas ralentir le rythme du soutien à Kiev. L'Ukraine a reçu le 41e programme d'aide américain. Il s'est avéré être encore plus élevé que le précédent. Les hypothèses, selon lesquelles Washington réduirait son soutien à l'armée ukrainienne si elle ne réussissait pas rapidement, ne se sont pas réalisées.
Le contenu du 41e paquet, qui a été annoncée ce mardi, a été révélé aux journalistes par plusieurs médias, comme CNN , à la fois et par des déclarations du Pentagone. Observateur Continental a, aussi, donné des détails sur cette aide. L'administration du président américain, Joe Biden, était clairement intéressée à démontrer que l'Occident compenserait l'armée ukrainienne pour toute perte d'armement qu'elle subirait lors de sa contre-offensive.
Cette nouvelle aide militaire comprend 30 véhicules de combat d'infanterie Bradley équipés de mitrailleuses et de canons automatiques, et 25 véhicules blindés de transport de troupes Stryker. Les deux engins sont activement utilisés dans la contre-offensive ukrainienne. Les arsenaux de l'armée ukrainienne seront reconstitués avec de nouveaux systèmes et munitions antichars Javelin, y compris pour les systèmes de lance-roquettes multiples HIMARS, les systèmes de défense aérienne Stinger et Patriot.
Le volume du 41e paquet est de 500 millions de dollars, soit plus que le 40e paquet alloué le 13 juin. Dans ce cadre, l'Ukraine a reçu pour 321 millions de dollars d'armes. Il convient de noter que dans le 40e paquet, l'accent était mis sur le soutien des systèmes ukrainiens de défense aérienne. Dans cette aide, l'Ukraine s'est vu attribuer 15 Bradley et 10 Stryker, soit 2 à 2,5 fois moins que dans le cadre du 41e paquet.
Les dirigeants américains liaient directement le montant de l'aide allouée au succès de la contre-offensive ukrainienne. Cela signifie que soit Washington estime que les troupes ukrainiennes agissent conformément au plan et n'ont pas subi de défaites, soit elles sont déterminées à vaincre la Russie à tout prix cet été.
Cela montre que la Maison Blanche fonde de grands espoirs sur le fonctionnement actuel de l'armée ukrainienne et cela fait un lien direct à une remarque intéressante du secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, qui lors de sa visite en Italie le 12 juin, a déclaré que le succès de la contre-offensive «renforcerait la position» de l'Ukraine «à toute table de négociation» que les dirigeants russes seraient contraints d'accepter en cas de défaite cet été.
Il s'avère, au final, que les combats de juin et de juillet sont considérés par Washington comme décisifs, capables de déterminer l'issue de tout le conflit. Antony Blinken a déclaré que les États-Unis se penchaient, en même temps, déjà sur l'avenir du pays après le conflit: ils prévoient de renforcer l'armée ukrainienne afin qu'elle puisse résister aux tentatives russes de vengeance. «Cela inclut d'être aux côtés de l'Ukraine alors qu'elle se remet de cette agression russe catastrophique», a-t-il lancé.
Il convient de noter que les alliés des États-Unis définissent déjà des plans pour la fourniture d'armes à Kiev en 2024. En particulier, le gouvernement des Pays-Bas et du Danemark selon le Tagesspiegel prévoient de transférer 14 chars Leopard 2A4 à l'armée ukrainienne l'année prochaine. Aujourd'hui, l'Ukraine possède environ 50 de ces chars. Et, ils seront réparés sur le territoire des pays de l'UE, c'est-à-dire hors de portée des troupes russes.
À en juger par les sources ouvertes, deux centres de réparation fonctionnent déjà, spécialisés dans les nouveaux équipements occidentaux transférés en Ukraine: en Slovaquie et en Roumanie. En outre, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a, selon la Deutsche Welle (DW) signé avec ses collègues polonais et ukrainiens une déclaration d'intention pour réparer à l'avenir les chars Leopard 2 dans un centre de réparation commun en Pologne. La DW rajoute: «Les coûts pour le centre [en Pologne] peuvent varier entre 150 et 200 millions d'euros par an».
Selon les médias polonais, il se trouve dans la ville de Gliwice, lieu symbolique à partir duquel la Seconde Guerre mondiale a commencé, et par ailleurs située à 1 heure du camp nazi de la mort d’Auschwitz qui fut libéré par les soldats russes de l’Armée rouge. Le centre de réparation, apparemment, travaille déjà ou commencera ses travaux avant même le sommet de l'Otan de Vilnius du 11 et du 12 juillet. Le protocole sur la création du centre a été signé en avril, dans le cadre d'un groupe au format Ramstein, qui unit les pays qui soutiennent Kiev avec des fournitures d'armes. Quant aux équipements de fabrication soviétique en service dans l'armée ukrainienne, ils sont également entretenus en Europe de l'Est, aussi en Pologne, où des chars ukrainiens T-64 sont réparés depuis avril.
Pierre Duval
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