19.10.2023
Les médias français annoncent la multiplication des alertes à la bombe en France: «Ce jeudi matin, les aéroports de Montpellier, Nantes-Atlantique, Bordeaux-Atlantique et Lille-Lesquin ont été évacués après des alertes». La France, qui est dans une économie de guerre avec le conflit en Ukraine et aussi de nouveau dans l’état d’urgence attentat à cause des menaces terroristes qui mettent en danger la paix civile et la vie des citoyens français.
La France plonge la vie de ses habitants dans un régime d’exception faisant vivre les Français dans une peur constante au quotidien. Pour l'expert en terrorisme et en guerres asymétriques, Marc Hecker, la France fait face autant au terrorisme régionaliste, au terrorisme d’extrême-droite et d’extrême-gauche qu' à celui de Daech.
Urgence attentat. Avec l’attaque au couteau à Arras tuant le professeur de français, Dominique Bernard, dont les obsèques ont eu lieu ce jeudi en présence du président français, Emmanuel Macron, le LR a demandé d’activer l’état d’urgence. Eric Ciotti appelle à une «mobilisation la plus forte possible des forces de l’ordre» en employant les réservistes de la police et de la gendarmerie. «N’attendons pas que la France soit touchée plus durement, il faut agir de façon préventive», affirme Eric Ciotti demandant au gouvernement à «ne plus trembler face à l’islamisme et à l’immigration de masse».
Le niveau urgence attentat a été déclaré en France. «Suite à l’attaque à caractère terroriste qui s’est produite à Arras le 13 octobre 2023, la Première ministre, Élisabeth Borne, a décidé d’élever la posture du plan Vigipirate sur l’ensemble du territoire national au niveau urgence attentat. Ce niveau d'alerte s’applique jusqu’à nouvel ordre et sera réévalué en fonction de la situation. Il permet notamment d’assurer la mobilisation exceptionnelle de moyens, mais aussi de diffuser des informations susceptibles de protéger les citoyens dans une situation de crise», fait savoir la préfecture de Gironde. «L’état d’urgence banalise le risque, restreint les libertés, et altère, à terme, la cohésion sociale».
Cet outil d’exception, qui est une mesure prise par un gouvernement en cas de péril imminent dans un pays, a été utilisé en novembre 2015 lors des attentats du 13 novembre 2015 en France, revendiqués par l'organisation terroriste État islamique. La France a, alors, connu une série de fusillades et d'attaques-suicides islamistes perpétrées dans la soirée à Paris et dans sa périphérie par trois commandos distincts (Stade de France à Saint-Denis, sur des terrasses de cafés à Paris et au Bataclan).
En mars 2020, il a été, à nouveau, déclenché pour faire face à la pandémie de la Covid-19. Le Conseil d’ État a averti: «La question de son usage prolongé soulève également de nombreuses questions. Sur le long terme, son usage est délétère: il déstabilise le fonctionnement ordinaire des institutions, en bouleversant le rôle du Parlement et des institutions territoriales, banalise le risque, restreint les libertés de façon excessive et altère, à terme, la cohésion sociale». Le Conseil d’Etat a déjà prévenu que «la sortie de l’état d’urgence reste toujours un choix difficile lorsque la menace persiste».
Capital a remis en mémoire qu’ «entre 1955 et 2015, l'état d'urgence a été décrété sept fois. Suite aux attentats du 13 novembre 2015, son cadre juridique a été modifié pour faciliter la mise en place de mesures exceptionnelles face à la menace terroriste. La loi du 20 novembre 2015 a permis de renforcer les prérogatives de l'exécutif. En mars 2020, l'état d'urgence prend une nouvelle forme: l'état d'urgence sanitaire. Elle donne un cadre légal aux mesures prises par le gouvernement pour lutter contre l'épidémie de la Covid-19».
Après l’attaque au couteau à Arras du vendredi dernier, après l'attentat de Bruxelles de lundi dernier, quinze aéroports français ont été évacués ce mercredi et 130 vols annulés en raison de menaces d'attentat en France. Le quotidien et l’avenir des Français s’inscrivent dans l’incertitude de la menace terroriste. «Le château de Versailles évacué pour la quatrième fois en une semaine», annonce BFMTV.
Tous les secteurs de la société française sont touchés. Un nouveau sondage L'Opinion en direct, mené par l'institut Elabe pour BFMTV et dévoilé ce mercredi, 18 octobre, 84% des Français se disent inquiets face à la menace terroriste, dont 33% très inquiets.
Malgrè la mise en place de l’état d’urgence l’Etat français n’est pas capable de protéger les Français, mais occasionne plutôt une peur diffuse car les habitants du pays voient son impuissance à abattre les menaces terroristes. La preuve de l’impuissance du politique est le deuxième meurtre d’un professeur français après celui de Samuel Paty, trois ans après.
Actuellement, les Français se demandent à quel attentat ils vont assister. La menace terroriste est banalisée en France. Marc Hecker, directeur de recherche à l’Ifri affirme que «la menace est devenue très diffuse». S’il fait savoir que «France est un pays particulièrement ciblé dans la propagande de Daech», il pointe, aussi, «l'ultradroite comme étant une menace très sérieuse à prendre en compte». Selon lui, «Daech, ce qu'il souhaiterait vraiment, c'est qu'il y ait un attentat d'ultradroite contre les communautés musulmanes en France, ce qui pourrait polariser encore davantage et hâter leur prophétie de guerre civilisationnelle opposant les musulmans dans leur ensemble au monde occidental, au monde non musulman». «Il est extrêmement important, du coup non seulement de prévenir les attentats djihadistes, mais également de surveiller de très, très près la menace d'ultradroite», analyse-t-il car «il y a des milliers d'individus qui figurent dans les fichiers, en particulier dans le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, le FSPRT».
Pierre Duval
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