29.11.2023
Le Liban [a célèbré] le 22 novembre 2023 le 80 ème anniversaire de son indépendance, sur fond d’une vacance du pouvoir de deux postes clés – la présidence de la République et le gouvernorat de la Banque du Liban – à l’arrière-plan d’une Softwar de l’OTAN pour faire plier ce pays en vue de l’inciter à se soulever contre le Hezbollah libanais et de dissuader la formation paramilitaire chiite de s’engager dans la guerre contre Israël en appui au mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza.
Le Liban a d’ailleurs été transformé en vaste dépôt d’armement de l’OTAN à la faveur de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l’opération «Déluge Al Aqsa» menée par le mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël, première incursion d’une telle ampleur sur le territoire israélien depuis la création de l’état hébreu en 1948.
55 avions militaires de l’Otan ont atterri au Liban entre le 8 et le 20 octobre, soit dès le lendemain de l’opération palestinienne, au prétexte de renforcer la sécurité des ambassades occidentales au Liban et de préparer l’évacuation des ressortissants occidentaux de ce pays dans l’hypothèse de l’extension au Liban du conflit entre Israël et le Hamas.
32 appareils (dont 9 américains, 9 hollandais et 9 britanniques) ont atterri à Hamate, dans le nord du Liban et 23 à l’annexe militaire de l’aéroport de Beyrouth venant de France, Canada, Italie, Espagne et Arabie saoudite. Les États Unis ont obtenu du Liban de bénéficier de l’extraterritorialité pour leur usage de la base de Hamate.
Certains avions venaient directement d’Israël, mais en raison de l’absence de relations diplomatiques entre le Liban et l’État Hébreu, ces appareils faisaient brièvement escale à Chypre, à la base de souveraineté britannique d’Akrotiri, avant d’atterrir à Beyrouth.
Un avion canadien transportait un lot de «silencieux». Un appareil hollandais de matériel de «brouillage électronique» et un avion belge de bombes fumigènes. Du matériel davantage destiné à la répression de manifestations qu’à la défense du Liban.
La France a même demandé l’autorisation de faire accoster un bateau transportant 500 soldats et 50 véhicules blindés, mais la requête française a été refusée.
L’armée libanaise, laconique, a assuré que ce matériel était destiné à son usage personnel et aux besoins de la FINUL (Force Intérimaire des Nations unies au Liban) qui stationnent à la frontière libano-israélienne depuis 2006, sans toutefois préciser la répartition de ses équipements.
Touche supplémentaire à cette ténébreuse affaire, l’armée libanaise a transféré la totalité de ses exercices militaires aériens et terrestres vers Hamate (Nord-Liban), à l’abri des regards du Hezbollah libanais, la formation chiite qui tétanise Israël et rend l’OTAN insomniaque.
Un projet de mandat britannique sur le Liban. Le Royaume-Uni se propose, pour sa part, d’établir un nouveau mandat sur le Liban, dans le prolongement de son rôle déstabilisateur de ce pays lors de la guerre de Syrie, via ses ONG. Prenant prétexte de la guerre Israël-Hamas à Gaza, Londres a soumis directement au commandement de l’armée libanaise — et non au gouvernement libanais — un projet visant à autoriser le déploiement et la protection des forces britanniques au Liban.
Présenté avant l’opération «Déluge Al Aqsa», ce projet concerne la protection des navires de guerre britanniques et des appareils de la Royal Air Force, les membres des forces armées britanniques et leurs collaborateurs locaux, sans toutefois préciser ni leur lieu de déploiement, ni le nombre des équipements pas plus que leur volume.
Le document spécifie que le gouvernement libanais ne saurait entraver la libre circulation des forces britanniques ni dans l’espace aérien libanais ni dans les eaux territoriales du Liban et lui recommande d’accorder la priorité absolue à l’accès des forces britanniques à l’espace libanais et aux eaux territoriales de ce pays.
Le Royaume Uni, auteur de la «promesse Balfour» portant création du «Foyer National Juif» en Palestine, songe-t-il à aménager un nouveau «foyer national» à une quelconque minorité sur le territoire libanais afin de purger les turpitudes occidentales à l’égard d’une composante de sa population, en un lointain remake de la promesse Balfour?
René Naba
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