13.02.2024
Le journal Haaretz, dans un éditorial du 8 octobre, a directement accusé Netanyahou d'être «responsable de cette guerre entre Israël et Gaza» et de plus, l'opinion publique israélienne le tiendrait déjà pour responsable de l'échec retentissant de la sécurité israélienne en dénigrant les informations égyptiennes. Ainsi, selon des sources égyptiennes, dix jours plus tôt, ils l’auraient averti que le Hamas préparait une offensive majeure contre Israël, ce que Netanyahou a démenti dans un tweet accusant les services de renseignement de négligence, entravant ainsi l'inimitié avec les puissants services de le Mossad israélien.
Netanyahou serait également acculé par la condamnation par la communauté internationale de la violation flagrante des droits de l'homme à Gaza. Selon l’UNICEF, «dans la bande de Gaza, 27.585 personnes, dont plus de 5.350 enfants et au moins 3.250 femmes, seraient décédées. Près de 66.978 personnes auraient été blessées dont 10.787 enfants. Plus de 17.000 enfants sont séparés de leurs parents. Des milliers d'autres sont portés disparus». Cela a abouti à la présentation par l'Afrique du Sud devant le Tribunal international de La Haye (CPI) d'un procès contre Israël pour des allégations de «crime de génocide». Le verdict de cette Cour aurait pu contraindre Netanyahou à arrêter l'invasion de Gaza et à décréter un cessez-le-feu permanent, la libération des otages détenus par le Hamas et l'entrée à Gaza d'une aide humanitaire d'urgence sous forme de nourriture, de carburant et de fournitures médicales. Mais, la décision salomonique du Tribunal international de La Haye conduira à la poursuite de l'invasion militaire israélienne à Gaza jusqu'à sa destruction totale.
Le véritable objectif de la campagne militaire à Gaza serait de provoquer une deuxième Nakba dans laquelle 1,5 million de Palestiniens seraient contraints de quitter un Gaza transformée en une masse de décombres et de restes humains qui rendrait impossible le retour de la population gazaouie déplacée et enfermer les Palestiniens dans un camp de concentration à ciel ouvert de 1,7 Km2 situé à Rafah, situation qualifiée par le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, d'«apocalyptique», tout en mettant en garde «sur le risque croissant de génocide».
Cependant, la désaffection à l’égard de Netanyahou grandit dans la société israélienne, car celle-ci ne peut pardonner les failles de sécurité de la défense israélienne qui auraient provoqué la mort de 1.200 Israéliens et l’enlèvement de 220 personnes par le Hamas. Ainsi, selon une enquête du Jerusalem Post, une écrasante majorité de 86% des personnes interrogées estiment que «le gouvernement est le principal responsable de l'infiltration des milices palestiniennes». «En outre, presque toutes les personnes interrogées (94%) estiment que le gouvernement doit assumer une part de responsabilité dans le manque de préparation en matière de sécurité qui a conduit à l'attaque, avec plus de 75% affirmant que le gouvernement porte l'essentiel de la responsabilité», précise le média israélien.
Dans ce contexte, on a assisté à la mort malheureuse par Tsahal de trois des otages juifs en les confondant avec des membres du Hamas. Résultat, les mobilisations des proches des personnes kidnappées par le Hamas à la résidence de Netanyahou, qui se font «personnellement responsables de leur retour vivant à la maison», ont augmenté. Ainsi, la désaffection de la société israélienne envers Netanyahou en raison de sa gestion néfaste de la crise avec le Hamas, l'intérêt nul de sauver vivants les otages juifs et son entêtement à entreprendre la capture de Rafah avec le risque évident d'un massacre d'environ 1,4 de réfugiés. Les Gazaouis, qui y vivent entassés, pourraient provoquer un coup de main de l'ex-membre du gouvernement d'urgence israélien, Benny Gantz, qui dirige le parti Kakhol lavan.
Un tel coup d’État bénéficierait de la bénédiction de l’administration Biden et de l’AIPAC et, après avoir mis fin à l’invasion de Gaza et à l’échange d’otages entre les mains du Hamas, conduirait à la convocation rapide de nouvelles élections dans le but avoué de former gouvernement d'union nationale avec Yaïr Lapid. La tâche principale d'un tel gouvernement serait de rééditer les accords d'Oslo, qui permettraient la coexistence pacifique de deux peuples dans deux États, et tandis que Netanyahou, un politicien infâme qui a tenté de provoquer un coup d'État autocratique pour établir plus tard un régime présidentiel, pourrait fera face à un procès pénal au cours duquel il sera accusé de négligence et de crimes contre les droits de l'homme, ce qui pourrait signifier une condamnation pénale et son départ définitif de la scène politique israélienne.
A ce propos, Amnesty International titre ce lundi: «De nouvelles preuves d’attaques israéliennes illégales à Gaza causant d’importantes pertes civiles dans un contexte de risque réel de génocide»
Germán Gorraiz López, analyste politique
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